Drogue : l’explosion !

La situation concernant la drogue dans le pays est équivalent à un volcan. Un volcan qui risque de s’exploser à n’importe quel moment. On a déjà eu un aperçu cette semaine avec la mort tragique d’un collégien de 17 ans. « So la cervelle ti déjà fini éclaté. So lizié ti fini éclaté. Li ti dans ène état de coma ». C’est le témoignage saignant du frère de la victime. Des propos qui nous glacent le sang. Comment ne pas être meurtri dans une telle circonstance ?

Ce jeune était sans doute destiné à un bel avenir. Malheureusement, il a quitté ce monde à la fleur de l’âge, ayant été une proie facile de la drogue synthétique. Il a suffit d’une overdose pour lui arracher la vie. Une overdose mortelle qui a laissé une famille entière dans la souffrance et la désolation. Une overdose qui, si on ne prend pas les taureaux par les cornes dans les plus brefs délais, peut nous coûter la vie de bien d’autres jeunes.

Qu’attendent les autorités pour agir ? Mais pour passer à l’action, il faut d’abord qu’elles comprennent l’ampleur du problème et les dégâts qu’il provoque. Cependant, le gouvernement refuse toujours de voir la réalité en face. La situation est explosive, mais le gouvernement s’obstine toujours à nous dire qu’elle est sous contrôle. Le Premier ministre s’entête à se bomber le torse en prétextant un combat sans relâche contre les trafiquants de drogue alors que la plupart des cas de saisies de drogues restent en suspens, comme dans l’affaire de la tractopelle.

Comment croire dans les paroles d’un Premier ministre quand la task force n’a toujours pas produit des résultats concrets plus de quinze mois après sa mise sur pied suivant les recommandations de la Commission Lam Shang Leen ? Comment croire dans les belles intentions du chef du gouvernement, également responsable du dossier law and order, quand de l’héroïne pure est disponible en milieu carcéral ? La volonté politique pour arriver à bout du fléau de la drogue est mise à rude épreuve. Tout ce qu’on a fait jusqu’ici, c’est simplement de nous jeter la poudre aux yeux.

Cette perception est encore plus amplifiée par la déclaration écoeurante faite par la vice-Première ministre et ministre de l’Education suivant le décès tragique de ce collégien. Elle dit attendre un rapport avant de pouvoir se prononcer sur la question. Combien de temps encore lui faut-il pour qu’elle réalise enfin que les étudiants arrivent à se procurer de la drogue synthétique avec une facilité déconcertante dans les collèges ? Les travailleurs sociaux ne cessent de tirer la sonnette d’alarme. Entend-elle au moins les échos de là où elle se refuge dans sa tour d’ivoire ? Pendant que la VPM et colistière du PM attend son rapport, la situation a tellement évolué que la commande de la drogue se fait maintenant en ligne ! Imaginez un seul instant les risques auxquels nos enfants sont exposés, sachant que la plupart d’entre eux sont connectés quasiment 24/7.

Nous sommes assis sur un volcan. On ne peut plus se fier aux task force et aux rapports stériles. Il est temps de passer à l’action. Il faut que les autorités, dont les ministères du PMO, de l’Education, de la Santé et du bureau de l’Attorney General, la police, les ONGs et les travailleurs sociaux engagés dans la lutte contre la drogue mettent la tête ensemble pour trouver et appliquer des solutions concrètes pour éradiquer ce cancer qui gangrène notre société.

Entretemps, l’installation des caméras et une surveillance accrue dans les établissements scolaires, la formation des enseignants pour qu’ils puissent reconnaître des signes démontrant une prise de drogues et une campagne de sensibilisation agressive, entre autres, pourraient aider à assainir la situation.  Mais encore faut-il que la volonté y soit.