« Asté casque intégral et gilet par ros », avait prévenu le vétéran Rajesh Bhagwan à l’égard du gouvernement en mai 2020. Il avait vu juste. Les ministres élus de la circonscription no. 12, Bobby Hurreeram et Stéphan Toussaint, ont vu de toutes les couleurs, sauf l’orange, à Plaine-Magnien cette semaine. Hués et insultés, c’est en quatrième vitesse qu’ils ont dû quitter le bureau du CAB où ils avaient tenu une réunion pour évoquer le problème des récentes inondations avec un groupe très sélect composé des conseillers pro-MSM et dont avaient été exclus les représentants du village et du district. Bobby Hurreeram, d’habitude très volubile, est resté muet face aux récriminations des habitants alors que Stéphan Toussaint, vêtu d’orange vif de la tête aux pieds, était carrément blême. Ils ont appris à leur dépens qu’on ne joue pas avec le feu quand il s’agit des problèmes qui touchent à la vie des gens. Cette hostilité apparente des habitants de Plaine-Magnien résume toute la révolte de la population, écorchée vive par un gouvernement insensible, indifférent, impopulaire, arrogant et méprisant. Et ce n’est que le « tip of the iceberg ». Des pressions auront beau être exercées pour que les « fouter dezord » soient arrêtés, mais arrivera bientôt un jour où les Mauriciens descendront massivement dans les rues pour rééditer ou sinon faire mieux que l’exploit du 29 août 2020 en scandant le « BLD » que Pravind Jugnauth trouve « vulgaire ». En attendant, face à la profonde crise sociale qui commence déjà à se faire sentir, les membres du gouvernement seraient bien inspirés de suivre les conseils de Rajesh Bhagwan. Avant qu’ils ne soient contraints de rester en confinement dans leur tour d’ivoire. Au risque de se faire infliger une correction à coups de ‘kalchoul’ et de ‘balié’. Venant surtout de ces mères de famille qui éprouvent maintes difficultés à faire rouler leurs cuisines alors que d’autre Lakwizinn prospère.
« MSM c’est parti ki fine pli contribué au développement du pays », dixit le Premier ministre, vendredi alors que le MSM, parti dont il dirige, fêtait ses 39 ans. Fermons un instant les yeux sur la façon dont Maurice, sous la gestion du MSM, a régressé sur les plans de l’économie, de la démocratie, de la bonne gouvernance, de la liberté de la presse, de la méritocratie et de la consolidation de la justice sociale entre autres, et concentrons-nous uniquement sur les aspects positifs. Oui, à bien y voir, il y a eu des développements à la pelle. Sous le MSM de Pravind Jugnauth, le pays a progressé au niveau de la prolifération de la drogue, malgré les saisies spectaculaires qui ne mènent presque jamais vers les véritables barons. Sous le règne des Jugnauth, le pays a développé une nouvelle industrie de scandales qui est bien lancée pour devenir un hub dans la région. Une autre industrie est également exploitée ces jours-ci : celle du démarchage politique au profit du MSM. Cerise sur le gâteau : une rencontre avec le Premier ministre est même proposée à ceux qui cherchent des bénéfices rapides. Le MSM s’est aussi assuré de maintenir la fécondité de Lakwizinn, histoire qu’elle ponde des œufs d’or pour profiter aux chefs et ti-chefs tandis que la population éprouve du mal à digérer son pain sec. Le gouvernement MSM est aussi venu de l’avant avec des astuces élogieuses pour piller les institutions et les réserves du pays pour le mettre sur la voie de la banqueroute. Oui, pour toutes ces raisons d’ailleurs, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a parfaitement raison de féliciter « son » Premier ministre et de « tap latab » en son honneur. Après tout, il y a de quoi en être fier. Car c’est cela le développement version MSM.
