La cruauté à son apogée. C’est ce que vivent des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants de Gaza et de Jérusalem depuis une semaine. En pleine période du Ramadan, les fidèles qui accomplissaient leurs prières à la mosquée sainte d’Al Aqsa ont été la proie d’attaques viles, monstrueuses et inhumaines des forces d’occupation israéliennes. Comment rester insensible devant l’atrocité de ces agressions à coups de frappes, de grenades et de balles en caoutchouc ? Pourtant, la communauté internationale est, comme toujours, lente à réagir. Si elle n’est pas tout bonnement complice ou froide et indifférente.
Qu’attendent les dirigeants du monde arabe pour venir en aide aux Palestiniens ? Quand la communauté internationale fera-t-elle entendre sa voix contre ces oppressions et violations flagrantes et révoltantes des droits humains qui ne doivent en aucun cas être communalisés, le peuplement de la Palestine étant composé de Musulmans aussi bien que de Chrétiens ? Que faut-il pour que l’ONU réagisse avec fermeté et détermination en faveur du combat palestinien ? Car la mobilisation de la communauté internationale est incontournable dans cette lutte visant à mettre un frein à la lâcheté écœurante des forces israéliennes contre le peuple palestinien.
Étonnamment chez nous, l’actuel gouvernement dirigé par le MSM-ML de Pravind Jugnauth et d’Ivan Collendavelloo, a décidé, malgré notre précédent engagement en faveur du peuple palestinien, à renouer les liens diplomatiques et commerciaux avec Israël après que ceux-ci avaient été rompus en 2009 sous le régime de Navin Ramgoolam, une décision alors soutenue par la fermeture immédiate du consulat honoraire israélien à Maurice. La position du gouvernement est d’autant plus inexplicable que révoltante puisqu’il avait lui-même signé en 2016 une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies en faveur de la Palestine.
Ce qui n’a pas empêché au pouvoir actuel, pendant qu’Ivan Collendavelloo était aux commandes du ministère des Utilités publiques en 2017, d’allouer un contrat de fourniture d’équipements électriques à la compagnie israélienne ECI Telecom. Ce qui sentait déjà le roussi. Sans compter l’accueil à bras ouvert d’un ambassadeur israélien sur le sol mauricien. Le soutien des experts israéliens n’avait-il pas d’ailleurs été sollicité pour prêter main forte à la dernière campagne électorale du MSL-ML ?
Est-ce pour cela que le Premier ministre s’est jusqu’ici tû sur les présentes attaques des forces israéliennes contre le peuple palestinien bien que son adjoint Steve Obeegadoo ait prétendu au Parlement mardi, après qu’il eut été interpellé par les députés Lobine et Juman à l’ajournement des travaux, que le gouvernement est « steadfast with its the solidarity with the palestinian people » ? D’ailleurs, le communiqué émis sous contrainte le lendemain, soit le 12 mai 2021, par le ministère des Affaires étrangères, est tout le contraire de ce qu’a soutenu le no. 2. Un communiqué honteux et répugnant qui ne condamne guère les attaques injustes et inhumaines perpétrées par les forces israéliennes. Il choisit plutôt d’exprimer délibérément sa préoccupation sur l’escalade de violences entre l’Israël et la Palestine, tout en se disant en faveur d’une « two-state solution ».
Ce qui en dit long sur l’agenda du gouvernement mauricien. Car s’il était vraiment solidaire du combat palestinien comme l’a voulu le faire croire Steve Obeegadoo, il n’aurait pas agi avec cette hypocrisie répulsive et aurait rompu tous les liens avec Israël. Logiquement, Maurice n’aurait pas eu à réfléchir deux fois avant de prendre une telle décision, l’Israël ayant été l’un des pays à avoir voté contre la résolution mauricienne sur les Chagos à l’ONU en 2017. Mais nos dirigeants semblent favoriser leurs sombres desseins en se mettant du côté de l’occupation illégale, la terreur et l’oppression au détriment d’une lutte pour la justice et les droits humains contre. Pravind Jugnauth démontre encore une fois qu’il ne peut pas arriver à la cheville de Navin Ramgoolam qui avait rompu tous les liens avec Israël sans hésitation aucune.