Rs 150 milliards. Une somme immense. C’est la cotisation accumulée de ces centaines de milliers de travailleurs de ce pays dans les fonds du NPF et du NSF. Le symbole de leur contribution au développement du pays. Le fruit de leur dur labeur qu’ils espèrent récolter à leur retraite. Leur investissement pour qu’ils puissent mener une vie décente après avoir travaillé à la sueur de leur front durant toute leur vie. Raison pour laquelle les gestionnaires de ces fonds auraient dû faire preuve de clairvoyance, de perspicacité et surtout de transparence dans leur approche, leur fonctionnement, aussi bien que dans la méthode dont cet argent est investi. Mais chez nous, dans ce pays qui n’est un paradis que pour quelques happy few qui gravitent dans le giron du pouvoir, c’est l’opacité totale qui prime lorsque le fonds du NPF est évoqué.
Aujourd’hui, une incertitude absolue plane sur les investissements faits par le NPF, face à la langue de bois que pratique la ministre de la Sécurité sociale, Fazila Jeewa-Daureeawoo. Qu’a-t-elle à cacher ? Quelle désagréable surprise le gouvernement nous réserve-t-il ? Cet obscurantisme ne peut qu’éveiller les soupçons, nous faisant croire qu’il y a anguille sous roche. Peut-on blâmer ces centaines de milliers de travailleurs qui craignent désormais de voir évaporer leurs dus, comme les clients du groupe BAI avaient vu partir leur argent en fumée en un clin d’œil suite à une décision vengeresse du gouvernement MSM qui faisait croire à un ponzi scheme qui n’a jamais pu être prouvé ? Pour quelles raisons ce gouvernement, qui aime tant montrer du doigt et donner des leçons de moralité et de bonne gouvernance lorsqu’il s’agit de l’affaire du coffre-fort de Navin Ramgoolam malgré ses antécédents concernant le Sun Trust et les Kistnen Papers, se mue-t-il dans le silence lorsqu’il s’agit de l’argent – pas du Sun Trust évidemment – mais des travailleurs ?
Qu’est-il donc advenu de ce fonds du NPF ? Où a-t-on investi ? Où sont passés ces investissements ? A-t-on oui ou non toucher les intérêts dus de la société Hold Attitude Ltd ? Ces questions restent toujours posées. Les interrogations du député Eshan Juman sont donc tout à fait légitimes et pertinentes. À l’opposé, les réponses évasives et approximatives de la ministre Fazila Jeewa-Daureeawaoo interpellent. Au lieu de faire preuve de compassion et de transparence envers les travailleurs de ce pays, elle s’est grossièrement refugiée derrière l’ignoble Loudspeaker. Autant qu’on lui rappelle qu’elle est redevable pour les décisions prises par l’Investment Committee du NPF. Si celui-ci a fait des mauvais calculs ou des erreurs de jugement, qu’elle le dise ouvertement et qu’on prenne les actions et les sanctions qui s’imposent. Son silence est coupable. Sous-entend-elle que le gouvernement, possiblement à travers ses décisions ou ses instructions, est à blâmer ?
L’obscurantisme politique que pratique sinistrement le gouvernement MSM ne peut que lui être fatal. Les travailleurs ne lui pardonneront pas si le fonds du NPF s’est volatilisé. D’autant qu’ils attendent toujours, bougies rouges en main, le réajustement salarial. Déjà qu’ils sont dégoutés du comportement burlesque de Sooroojdev Phokeer au Parlement et du simulacre de démocratie qu’il leur fait miroiter face aux vilaines réalités qui leur éclatent quotidiennement au visage. D’ailleurs, même les plus imbéciles savent que le soleil, aussi puissant qu’il est, devra tôt ou tard se coucher. Ce moment n’est pas si loin pour le MSM. N’en déplaise au fils Dayal, candidat orange à l’élection partielle d’artifice au no.10, qui pense que le soleil est toujours aussi fort.