[EDITO] Vengeance… Victime… Victoire

« …The prosecution has failed to establish one of the elements of the offence of conspiracythat isthere was an unlawful actHence, at the close of its case, taken at its highest, the prosecution has not established a prima facie case against the accused parties ». Le « ruling » des magistrats Razia Janoo Jaunboccus et Raj Seebaluck est aussi clair que l’eau de roche. 

En quatre ans et demi, la poursuite n’a pu établir qu’il y a eu complot dans l’affaire Roches-Noires. Pourtant, l’ancien Premier ministre avait été arrêté tel un criminel dans le sillage de cette affaire qui ne concerne, en réalité, qu’un vol commis dans le campement de Navin Ramgoolam. Mais la thèse de complot et d’allégations de meurtre a germé dans la tête de quelques agitateurs assoiffés de pouvoir. Des accusations gratuites qui ont d’ailleurs teinté la campagne électorale de 2014 de l’Alliance Lepep. Ce qui a évidemment, après sa prise de pouvoir, débouché sur l’arrestation de l’ex-chef du gouvernement.

Mais la justice, légale et divine, a permis de démasquer, encore une fois, le complot dont a été victime le leader du PTr. C’est ainsi qu’on a vu onze des douze accusations logées contre lui être rayées les unes après les autres. Tout comme il n’y a eu aucune poursuite contre les quatorze personnes interpellées dans l’affaire BAI. Faut-il encore prouver qu’il ne s’agit que d’une vendetta politique ourdie par ceux qui sont intoxiqués par le pouvoir, et aidés dans leur basse besogne par un certain Judas ? À y voir de plus près cependant, cette culture de vengeance est bien ancrée dans la politique des Jugnauths, surtout contre ceux que le Royaume Soleil perçoit comme une menace. Qui ne se souvient pas de l’arrestation de Sir Gaëtan Duval à sa descente d’avion sous le règne du père Jugnauth dans les années 90 dans le sillage de l’enquête sur le meurtre d’Azor Adelaide survenu quinze ans plus tôt ? N’était-ce pas l’œuvre d’un complot politique visant à nuire à l’ancien leader emblématique du PMSD alors qu’il avait aidé à sauver ce même SAJ aux élections de 1983 ?

Faut-il encore rappeler l’expulsion manu militari de l’ambassadeur libyen Ibrahim Al Jaddy en 1984, la discrimination et les atrocités commises envers toute une communauté pour avoir soutenu le MMM au lieu du MSM, et tout récemment le démantèlement du groupe BAI sous les règnes successifs de Jugnauth père ? La vengeance est l’arme qu’il aime le plus. Le fils Jugnauth semble lui aussi adopter la même attitude contre ses adversaires, oubliant dans la même foulée que la vengeance est l’arme des faibles. On devrait aussi lui rappeler que les vrais bandits sont ceux qui utilisent les menaces et autres actes d’intimidations et de répression contre leurs opposants, fussent-ils des adversaires politiques ou des journalistes, comme cela a été le cas récemment avec les convocations des membres du PTr, du MMM et ceux de la presse aux Casernes centrales.

L’histoire se répète. Qui ne se souvient pas de cette gifle magistrale infligée par la Cour suprême quand Anerood Jugnauth était derrière le vrai complot ourdi machiavéliquement pour faire Navin Ramgoolam perdre son siège au Parlement en 1992. Le « colourable device » dénoncé par l’ex-juge Rajsoomer Lallah allait avoir des conséquences néfastes pour le comploteur, balayé aux législatives de décembre 1995 avec le deuxième 60-0 de l’histoire.