EDITO : Violence inouïe

Le nombre grandissant de bagarres, d’agressions et d’autres délits commis par nos jeunes, en particulier des collégiens, ne peut nous laisser insensible. D’autant que cette génération sera plus tard appelée à prendre la relève, voire à nous gouverner. On a de quoi s’inquiéter quand des adolescents turbulents et agressifs s’en prennent sans gêne aux forces de l’ordre. On ne peut qu’être perplexe quand des collégiens et collégiennes se battent en public comme des chiffonniers. On a encore plus de raisons d’être inquiet quand les rasoirs remplacent les livres et les cahiers dans les cartables de nos enfants.
Le constat est accablant surtout parce que cette violence n’a rien à voir avec des idées ou des engagements sociaux, éducatifs ou politiques. Les nouveaux critères pour accéder au HSC, par exemple, n’ont pas fait l’objet de contestations malgré le nombre inquiétant de collégiens qui ont été contraints de refaire le SC. Par contre, cette recrudescence des cas d’agressions parmi les jeunes est de plus en plus associée aux fléaux sociaux, à la dégradation des mœurs et à la perte de valeurs traditionnelles, entre autres. Elle reflète une société malade qui risque d’être gangrenée si elle n’est pas traitée le plus vite possible.
Alors que faire ? Comment faire ? Comment prévenir et comment réagir ? Pour avoir ces réponses, il nous faut d’abord nous pencher sur la source de ce phénomène grandissant. À qui la faute si nos adolescents s’échappent à notre contrôle ? Nous les parents, ne sommes-nous pas d’abord fautifs si nous n’arrivons pas à les maîtriser, faute de les avoir trop gâtés et soutirés ? Un manque d’encadrement, fût-il des parents, des enseignants, des hommes religieux ou encore de la société civile, est tout aussi à blâmer. L’absence ou presque de loisirs sains pouvant aider à canaliser correctement l’énergie de notre jeunesse vient également s’ajouter à cette longue liste des déterminants de la violence. Tout comme l’accès aux réseaux sociaux, qui favorisent l’expression des sentiments extrêmes, est aussi un facteur d’accélération des comportements violents.
Face à cette violence inouïe chez nos jeunes, il incombe à nous tous d’agir le plus rapidement possible afin de la freiner. D’autant que ces comportements de violence extériorisée ne relèvent qu’une partie de la réalité de la violence au sein de notre société. Elle ne constitue en fait que la partie visible de l’iceberg. D’où l’urgence de prendre des mesures préventives et correctives.