EDITO
Par Zahirah RADHA
À jour J-2 de la rentrée parlementaire, un manque de sérénité a envahi les couloirs de l’Hôtel du gouvernement. Cette absence de tranquillité s’explique par une situation politique confuse parce que la défunte Alliance Lepep se fragilise davantage au fil des mois. Les appréhensions sont multiples parce que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, marche sur des œufs, avec le nombre grandissant de casseroles que traîne le gouvernement. Le dernier scandale en date, la ‘langue gate’, ayant comme vedette principale le PPS Kalyan Tarolah, retiendra sans doute l’attention de tous, d’autant que c’était au sein même de l’auguste Assemblée nationale qu’il s’était laissé aller à une séance de tournage du type visa X. Ce qui lui vaudra bientôt, en guise d’Award, une motion de blâme bien méritée de la part des élus de l’opposition. De quoi auréoler sa piètre carrière de parlementaire.
Le climat politique entourant la rentrée parlementaire est instable. Entre les deux principaux partenaires de l’alliance au pouvoir, les relations sont en dents de scie. Ils auront beau démenti tous désaccords, mais il semblerait que le ver est déjà dans le fruit. Certains au MSM, et non des moindres, veulent voir leur parti se débarrasser des Gayan et autres Rutnah alors que dans le camp du ML, on se serait volontiers passé des Soodhun et Sinatambou qui, à chaque fois qu’ils ouvrent leurs bouches, ne font qu’attirer les foudres de la population. Comme le Mentor qui a fait goûter aux Rodriguais son humour caustique tandis qu’ils s’attendaient plutôt à une solution à leur problème concernant la fourniture d’eau. Mais tout ce beau monde devra néanmoins faire cause commune ne serait-ce que pour la galerie.
Les malheurs des uns feront bien le bonheur des autres. Les partis de l’opposition, qui prévoient d’unir leur force au Parlement, et cela en dépit de la bataille externe qui se jouera sur le terrain au no 18, se donneront à cœur de joie de tacler le gouvernement. Le leader de l’opposition, requinqué après que le DPP ait logé une charge formelle contre Showkutally Soodhun suite aux menaces que celui-ci avait formulées contre lui, se frotte d’ailleurs les mains et évoque même une motion de blâme contre le gouvernement après la partielle à Belle-Rose/ Quatre-Bornes. Pravind Jugnauth est en train de marcher sur des « eggshells », d’autant qu’il arrive difficilement à maîtriser sa troupe. Il gagnerait à la surveiller de près au risque de se retrouver avec un gouvernement encore plus fragilisé qu’il ne l’est déjà. Rendez-vous est donc pris pour ce mardi pour la reprise d’une autre télénovela genre « cari brûlé ».
