Élections de mi-mandat : ces candidats pro-Trump à l’assaut de la démocratie américaine

Plus de la moitié des candidats républicains au Congrès ou à des postes clés dans les États lors des élections de mi-mandat nient ou questionnent la légitimité des résultats de la présidentielle de 2020. Un chiffre élevé qui fait redouter de nouvelles contestations lors des midterms du 8 novembre et de la présidentielle de 2024. À terme, c’est la question de la solidité du système démocratique américain qui se pose.

Le 6 janvier 2021, des partisans de Donald Trump attaquaient le Capitole pour empêcher la formalisation de la victoire de Joe Biden à la présidentielle. Pendant plusieurs heures, le monde entier suivait en direct cette journée meurtrière, jusqu’au retour au calme à la nuit tombée. La tension était toujours vive deux semaines plus tard, lors de l’investiture du président démocrate, mais avec le sentiment que le pire – rétrospectivement analysé comme une tentative de coup d’État – était passé. “La démocratie a tremblé mais elle a gagné”, répétait-on à Washington.

La campagne pour les élections de mi-mandat du 8 novembre est venue doucher cet optimisme. Le pays est toujours aussi divisé. À de rares exceptions près, les membres du Parti républicain se sont rangés derrière sa faction “Maga” (“Make America Great Again”, le slogan de Donald Trump devenu l’emblème de l’extrême droite américaine). Malgré l’exclusion du milliardaire des réseaux sociaux, la circulation de “fake news” n’a pas cessé. Selon le Center for Social Media and Politics de l’Université de New York, les candidats républicains au Congrès ont partagé cette année sur Facebook davantage de liens vers des sources d’information non fiables qu’en 2020.

Surtout, le “Big Lie” (le “grand mensonge” consistant à dire que l’élection de 2020 a été volée) s’est confortablement installé dans les esprits. Donald Trump, qui n’exclut pas de se représenter en 2024, continue de le propager. Ses partisans républicains sont environ 70 % à le croire. Et il est devenu monnaie courante chez les candidats républicains aux midterms, des hommes et des femmes politiques légitimés par leur élection aux primaires. Ces personnes, candidats et partisans confondus, sont désormais surnommées aux États-Unis les “election deniers”, “ceux qui nient l’élection”.