Embargo sur l’importation du bétail de Rodrigues : Menace d’une pénurie de viande boeuf pour l’Eid-Ul-Adha ?

Les bouchers et les éleveurs de bœuf ne mènent pas large, et ne savent plus quoi faire à l’approche de la fête Eid-Ul-Adha. Alors que cette fête implique le sacrifice des animaux, dont le bœuf comme c’est la pratique à Maurice, les bouchers et les éleveurs prévoient qu’ils ne pourront satisfaire la demande, et que cette fête ne pourra être célébrée comme il se doit si le ministre Maneesh Gobin n’intervient pas dans les plus brefs délais. Il se pourrait qu’il y ait un manque d’animaux pour le sacrifice », préviennent-ils.

En cause : l’embargo sur l’importation du bétail de Rodrigues, décrété par le gouvernement mauricien, vu la fièvre aphteuse qui y sévit. Mais là où le bât blesse, c’est que selon les bouchers et les éleveurs, la Mauritius Meat Authority (MMA) importe bel et bien du bétail de Rodrigues et procède à l’abattage de ces animaux. Or, cet organisme ne veut pas faire bénéficier les bouchers et les éleveurs de ses facilités de quarantaine ou d’abattoir.

Qui plus est, ces derniers ont déjà acheté du bétail à Rodrigues, mais ne peuvent les faire venir, et doivent payer des éleveurs rodriguais pour s’occuper de leurs bêtes, alors qu’ils auraient préféré s’occuper eux-mêmes de leurs bêtes à Maurice. Les bouchers ont eu une rencontre avec les officiers du ministère mardi dernier, qui ont promis de revenir vers eux, mais en attendant, la situation s’aggrave, alors que l’Eid-Ul-Adha approche à grands pas. Un des bouchers nous explique : « La situation devient de plus en plus difficile. Nous lançons un appel au bons sens. Que le ministère de l’Agro-industrie intervienne le plus tôt possible pour que nous puissions travailler. »

Notre interlocuteur nous indique que depuis 2 ans, les bouchers et les éleveurs n’ont pas pu travailler à cause de la pandémie de covid-19. « C’est difficile de ne pas pouvoir travailler. Nous voulons pouvoir importer nos animaux, de s’en occuper et de les vendre nous-mêmes pour assurer notre gagne-pain. Nous sommes aussi des pères de famille. Nous ne pouvons plus continuer de cette façon », dit-il. Les bouchers et les éleveurs demandent une coopération entre Rodrigues et Maurice, et soulignent que le ministère doit trouver une solution  car ils doivent pouvoir redémarrer leur travail. « Le ministère a eu amplement le temps pour prendre une décision et il doit faire vite avant qu’il ne soit trop tard », avertissent-ils.