En place depuis deux mois : Les médecins de la DMU rémunérés seulement pour septembre hier

  • Le manque de formation et d’équipements aussi décrié

Alors que la ‘Domiciliary Monitoring Unit’ (DMU) est pointée du doigt de toutes parts, c’est un autre son de cloche qui se fait entendre au sein de cette équipe. Sous-staffing, manque d’équipements et de formation, rémunération qui tarde… Autant de problèmes auxquels les médecins qui y sont attachés disent devoir faire face. Ce qui ne les aide guère dans leur tâche.

Mise sur pied depuis le début du mois de septembre, cette unité est censée effectuer un suivi des personnes en auto-isolement. Le ministère de la Santé avait prévu de recruter des médecins additionnels sous contrat afin de ne pas perturber le fonctionnement dans les hôpitaux. Or, il y a eu que très peu d’engouement par l’offre du gouvernement. Seulement 32 praticiens ont été embauchés suivant l’annonce du gouvernement. En cours de route, 4 d’entre eux ont claqué la porte, exaspéré par les conditions du travail. Au final, il ne reste que 28 médecins pour assurer le suivi des patients positifs et ceux qui sont en auto-isolement alors que le nombre de cas ne cesse d’augmenter quotidiennement. Ce qui fait qu’ils sont débordés, nous confie l’un d’entre eux. À l’hôpital du Nord, il ne reste que cinq médecins sur les six qui étaient postés depuis la création de la DMU.

Des moyens qui font défaut

Qui plus est, ces médecins ont été enlisés sans même avoir eu une formation au préalable pour savoir comment procéder. Pire, le manque d’équipements est vivement déploré. Ils ne sont équipés, selon nos informations, que d’un glucomètre pour tester le diabète, d’un tensiomètre pour vérifier la tension artérielle, et d’un oxymètre pour mesurer la saturation du sang en oxygène. En cas d’urgence, ils ne peuvent donc pas prendre en charge les patients comme il se doit, à moins qu’une équipe du SAMU se rende sur place. « Certes, cette unité ne peut pas fonctionner correctement, mais ce n’est pas à cause d’un manque de volonté, mais surtout parce qu’on n’a pas les moyens nécessaires face à un nombre croissant de contaminations », nous confie-t-on.

Par ailleurs, un package mensuel de Rs 80 000, incluant le transport, devait leur être offert. Cependant, ce n’est qu’hier, soit après de deux mois de travail, que ceux qui ont été recrutés ont été rémunérés pour le mois de septembre. Le salaire d’octobre se fait donc toujours attendre, apprenons-nous. « Nous sommes appelés à utiliser nos propres transports pour rendre visite aux patients malades et en difficulté. Par jour, nous déboursons des milliers de roupies sur le carburant. Sans compter que les frais du transport sont inclus dans ce package de Rs 80 000. Au bout du compte, ce qu’il nous reste, après la déduction de la taxe, comme salaire n’est pas motivant. D’autant que pendant deux mois, nou pe paye plis depi nou poches ki seki noune gagner », déplore notre interlocuteur.