Encanteurs et marchands de légumes font de la résistance aux autorités

National Wholesale Market

L’idée du gouvernement de centraliser la vente à l’encan à Belle-Rive n’est pas au goût de la communauté ouvrant dans le secteur des légumes agro-alimentaire. Encanteurs, planteurs et camionneurs sont très remontés face à cette décision du gouvernement qu’ils jugent être « farfelue ». Ils blâment aussi les autorités pour un manque de considération face à leurs griefs.

A.J

 

L’annonce de la construction du National Wholesale Market à Belle-Rive a eu comme un effet de Boomerang pour les planteurs et les encanteurs de l’ile. Actuellement, ce sont les régions de Port-Louis, Vacoas et Flacq où se tiennent les exercices de vente à l’encan des produits vivriers. Avec cette décision du gouvernement, la vente à l’encan se fera uniquement à Belle-Rive. « La centralisation de la vente à l’encan sera très désavantageux à la fois pour les planteurs et les encanteurs en générale. Nous allons devoir débourser plus d’argent sur le transport et cela aura des répercussions sur le prix des légumes », affirme Saloni Gopaul, maraîchère.

D’ailleurs le nombre d’intermédiaires aussi va augmenter. Selon Rakesh, marchand de pommes d’amour, la transition de légume se faisait comme suit ; planteur – encanteur-marchand- consommateurs. Désormais, avec la décision des autorités des camionneurs et des grossistes s’ajoutent à la liste d’intermédiaire. « Bane marsan pou bizin paye pliss kan pou aster legumes ek sa pou ena ene repercussion lor bane clients ossi. Kan sa pou ale Belle-Rive sa pou cause pliss du tort ki du bien à bane encanteurs ek marsan ossi », affirme pour sa part Yogesh Luckeeram, un encanteur.

 

« Gouvernement pe privilegier bane proprietaire tablissman »

Ils sont nombreux, encanteurs et planteurs, à croire que le projet du National Wholesale Market sera au détriment des « ti planteurs »« Gouvernement p créer sa nouvo marché en faveur bane propriété sucrier kine diversifier zot dans prodiksion agricole. Zot produire meme legumes ki ti planteurs », confie Ahmed, un planteur. Abondant dans le même sens, Sudesh, commerçant, affirme quant à lui que les petits planteurs auront de grosses difficultés à  faire face à la compétition des propriétés sucrières. Cette situation, selon lui, découragerait les individus à se tourner vers le secteur de l’agriculture et beaucoup de planteurs se retrouveront sans emploi. Ils sont aussi contre l’idée de la chambre froide, car selon les dires des marchands, les légumineuses telles que le concombre, la coriandre et les piments entre autres ne supportent pas la fraîcheur.

Un autre problème que les encanteurs ont tenu à faire ressortir, ce sont les restrictions que les autorités leur ont imposé depuis l’annonce de leur délocalisation à Belle-Rive. « Auparavant, la vente à l’encan se faisait dans la nuit avec une durée de six heures de temps, maintenant on nous accorde que 90 minutes. A Vacoas, la vente à l’encan se fait le même jour où la foire est opérationnelle», déplore avec amertume Kevin, un encanteur.

La réaction des porte-parole des encanteurs ne s’est pas fait attendre. Selon Shemida Ramdewar, présidente de l’Association des Encanteurs, elle affirme qu’ils ne sont pas contre le développement et l’innovation, mais ils sont contre la centralisation de la vente à l’encan. « Je déplore le fait que le gouvernement est venu avec un tel projet sans aucune consultation avec les acteurs économiques, les encanteurs et les planteurs entre autres », ajoute Shemida Ramdewar. Amarjeet Beegoo, le porte-parole de l’Association des Encanteurs lance un pressant appel aux autorités de venir avec des consultations élargies dans le but de trouver une solution durable pour la communauté de la production vivrière dans son ensemble. « Le gouvernement aurait pu améliorer les trois lieux ou la vente à l’encan a lieu au lieu de dépenser des millions de roupies avec le National Wholesale Market », conclue-t-il.

Par ailleurs, il nous revient que le leader de l’Opposition, Xavier-Luc Duval a eu une rencontre avec l’Association des Encanteurs et les planteurs dans l’après-midi d’hier pour écouter leurs griefs. A la suite de cette rencontre, Xavier-Luc Duval compte soulever ce problème au sein de l’hémicycle.