Entre la Covid 19, et la stigmatisation

Sans doute le pays passe par une crise sanitaire sans précédent. Nous sommes au cœur de la tempête. La mutation du virus Corona en Delta et d’autres variants est en train de créer une psychose parmi la population. A un certain moment on avait chanté victoire mais hélas le retour de la pandémie est pour nous. Les front liners sont à bout de souffle, un manque d’oxygène se fait sentir d’où l’importance de faire appel aux autorités françaises en urgence.

Les décès augmentent dans les hôpitaux, les pompes funèbres sont pris d’assaut alors que le personnel de la santé est complètement épuisé. Dans le même souffle un récit poignant d’une infirmière nous fait vibrer le cœur. Travaillant avec les patients infectés par la Covid, elle voit la mort rôder autour d’elle. Selon elle, le personnel de la santé est en train de vivre une vie cauchemardesque. Sur chaque dix patients aux soins intensifs neuf sont victimes de Covid. Elle travaille la peur au ventre parce que la pandémie est dans les parages. Tous les matins, avant d’aller au boulot elle quitte son époux et ses enfants avec frayeur. Les hôpitaux sont débordés des patients souffrant de cette épidémie. Entourée de cadavres et de patients, elle vit dans un deuil permanent, déclare- t- elle.

Selon la statistique, environ 18979 ont déjà contracté la maladie. Valeur du jour, 591 personnes en sont décédées. Le chiffre augmente de jour en jour pour atteindre 145 morts par semaine. Au quatorzième siècle, une épidémie nommément la ‘ Black Death’ avait tué 50% des Européens. Il me semble que nous vivons dans une situation similaire aujourd’hui. Dans une circonstance pareille, loin d’être téméraire on doit respecter les protocoles sanitaires á tout prix.

La stigmatisation

Atteint de Covid 19 dans le mois de septembre j’étais admis dans un hôpital. Il n’y avait pas tant de ‘rush’ á cette époque-là. Je comprends bien que le personnel soignant donnait le meilleur de lui-même dans l’exercice de ses fonctions. Mais le comportement de certains employés vis -à- vis des patients de Covid laisse á désirer. L’ostracisme vous blesse quelque part. On guérit la plaie mais la cicatrice reste. Autrefois les sidéens aussi subissaient le même traitement dans la société.

Un ami, qui lui aussi était atteint de Covid a connu presque le même sort en ce qu’il s’agit de la stigmatisation. Son hospitalisation dû au virus se propagea très vite dans son alentour. Cependant, après sa guérison la situation est retournée à la normale. A l’occasion d’une fête il partagea des gâteaux à un ami. Plus tard, quand il lui demanda si les gâteaux étaient goûteux, ce dernier en toute franchise lui dit qu’il ne les avait pas consommés. Il est à noter que dans le même contexte, une veuve après être guérie de Covid 19, a fait face à la stigmatisation quand son gendre lui refusa carrément de dîner chez elle. Certes la précaution est primordiale mais d’autre part c’est l’âme qui se sent blessée á fond.

D’ailleurs, à part la frustration, il est impératif de prendre les précautions nécessaires. Le Variant Delta est fatal et se propage dans la communauté à toute vitesse. Soulignons que le prophète (SWA) a dit dans un hadith “ attachez votre chameau, mais jetez un regard sur lui”. La philosophie derrière ce hadith est que Dieu est á notre écoute, mais simultanément nous avons notre part de responsabilité dans nos actions. Plus loin le prophète a aussi dit que les gens d’un village touché par une épidémie doivent absolument rester dans le périmètre de leur demeure, tandis que les gens des autres villages ne doivent en aucun cas avoir accès au village infecté par l’épidémie. Dorénavant, dans la conjoncture actuelle le maître mot c’est la précaution rien que la précaution.     

Cassam Tupsy

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