[Environment Bill] Aucune mesure pour faire face au changement climatique

L’‘Environment Bill’ a récemment été présenté et adopté par le Parlement, suscitant des préoccupations majeures quant à son inaction face aux défis du changement climatique. Ce projet de loi, le troisième du genre depuis 1991, ne propose aucune mesure concrète pour répondre aux diverses manifestations du changement climatique telles que la déforestation, les inondations et l’érosion. Même après les récentes inondations, il ne contient aucun dispositif permettant d’aborder efficacement ces problèmes. De plus, son introduction tardive dans le mandat gouvernemental soulève des questions sur son efficacité à long terme, étant donné que les changements de gouvernement pourraient également entraîner des modifications du projet de loi.

Une analyse approfondie du projet de loi révèle de nombreuses incohérences. Par exemple, son ‘Explanatory Memorandum’ met en lumière des lacunes importantes dans les intentions du gouvernement. Sunil Dowarkasing, écologiste, relève notamment des clauses telles que celle sur la conservation des paramètres environnementaux, qui manquent de clarté quant à leur mise en œuvre concrète. De plus, la composition de l’Observatoire de l’Environnement, censé être un organe consultatif, soulève des préoccupations quant à son impartialité et à sa représentativité.

« La clause visant à formuler une politique nationale, une stratégie et un plan d’action tous les cinq ans pour le développement durable et une économie circulaire semble également contradictoire, étant donné le manque de contrôle sur les politiques économiques. Il est donc légitime de se demander comment le gouvernement entend réaliser ces objectifs. Cette ambiguïté renforce les critiques selon lesquelles le projet de loi manque de clarté et de rigueur dans sa formulation », explique l’écologiste.

De plus, selon Sunil Dowarkasing le projet de loi prévoit la création de nombreuses nouvelles structures administratives, ce qui pourrait compliquer encore davantage la protection de l’environnement. « Le manque de coordination entre ces entités risque de rendre la gouvernance environnementale moins efficace. En outre, des mécanismes tels que la gestion et la protection des zones sensibles sur le plan environnemental semblent insuffisants, étant donné le nombre croissant de ces zones et les exemptions accordées à certains projets gouvernementaux », dit-il.

Enfin, d’après l’expert, des préoccupations subsistent quant à la transparence et à la responsabilité dans la gestion des ressources maritimes du pays. Les ambiguïtés juridiques entourant les évaluations d’impact environnemental et les plans environnementaux régionaux soulèvent des questions sur l’engagement du gouvernement à garantir la participation du public dans les processus décisionnels.

En conclusion, bien que le projet de loi sur l’environnement puisse sembler prometteur à première vue, une analyse plus approfondie révèle de graves lacunes dans sa formulation et sa mise en œuvre potentielle. Pour assurer une véritable protection de l’environnement et une gestion durable des ressources, des amendements significatifs et une meilleure coordination entre les parties prenantes sont nécessaires.