[Ex-parlementaires] Les manifestants du MSM renonceront-ils à leur pension ?

La présence de Pravind Jugnauth, Renganaden Padayachy, et bien d’autres membres de l’ancien gouvernement MSM continue d’indigner la population. Cela démontre l’indécence et l’immoralité politique de ceux-là mêmes qui ont pillé le pays pendant une dizaine d’années. Alors qu’ils prétendent être solidaires de cette catégorie de personnes qu’ils ont courtisé et dupé pour des raisons bassement politiques, il est important de rappeler que ces mêmes politiciens, rejetés massivement par les votants aux dernières élections, touchent mensuellement des sommes importantes comme pension. Pourquoi, s’ils ont vraiment à cœur l’intérêt des Mauriciens, ne renoncent-ils pas à leur pension dans un geste symbolique ?

Il est bon de faire ressortir que certains de ces politiciens du MSM, présents lors de la manifestation de samedi dernier menée par certains syndicalistes qui avaient applaudi l’introduction de la CSG, qui est pourtant une taxe, perçoivent despensions les plus élevées :

  • Pravind Kumar Jugnauth : Rs 147,080 par mois
  • Louis Steven Obeegadoo : Rs 105,080 par mois
  • Leela Devi Dookhun-Luchoomun : Rs 103,580 par mois
  • Alan Ganoo : Rs 102,080 par mois
  • Nandcoomar Bodha : Rs 102,080 par mois

La pension parlementaire moyenne de ces anciens dirigeants s’élève à environ Rs 75,000 par mois, soit plus que le salaire de nombreux travailleurs mauriciens encore en activité. Ces montants, qui représentent plusieurs fois le salaire minimum mauricien, interrogent sur la légitimité morale de leurs prises de position. D’autant qu’ils avaient eux-mêmes démantelé le ‘National Pension Fund’ (NPF), pilier de la sécurité sociale mauricienne depuis des décennies, pour le remplacer par la Contribution Sociale Généralisée (CSG) qui n’est qu’une taxe pure et simple. Cette approche, portant le sceau du MSM, a eu pour conséquence directe la fragilisation du système de retraite, créant l’urgence même qui justifie aujourd’hui les réformes controversées.

Il est particulièrement ironique de voir certains architectes de cette politique contradictoire se positionner aujourd’hui en défenseurs des droits des retraités. Comment peut-on sincèrement s’opposer aux conséquences d’une réforme quand on a soi-même créé les conditions qui la rendent nécessaire ? Cette incohérence soulève des questions sur leur sincérité. L’heure est venue de tirer les leçons de ces erreurs stratégiques et de construire un système de retraite durable, basé sur la solidarité réelle plutôt que sur des expédients fiscaux. Car au final, ce sont les citoyens ordinaires qui paient aujourd’hui le prix des incohérences politiques du MSM.