Examens du PSAC : Des conditions stressantes pour les élèves

 

Les examens du ‘Primary School Achievement Certificate’ (PSAC) se tiendront à partir de demain, mardi 6 avril, et prendront fin le vendredi 9 avril, dans un contexte difficile, alors que le confinement a été étendu au 30 avril. L’incertitude et la crainte règnent, non seulement parmi les parents et les enfants mais aussi parmi les autres parties prenantes du secteur de l’Éducation. Les questions qui se posent : doit-on vraiment tenir les examens sous ces conditions ? Si oui, fait-on tout pour assurer la protection des enfants ?

 

Rajen Valayden : « Le danger est présent pour les enfants »

Rajen Valayden, le rédacteur-en-chef de la revue Capital, nous indique qu’il ne comprend pas cette décision de laisser les enfants prendre part aux examens, alors que le gouvernement reconnaît que la situation est sérieuse. « Le fait que le gouvernement a étendu le confinement est la preuve qu’il y a un danger », souligne-t-il.

Il met aussi l’emphase sur le fait que ces enfants de 11 ans sont très vulnérables et qu’il est faux de dire que le vaccin leur empêchera d’attraper le virus ou de le transmettre. « Ce sont les compagnies qui développent ces vaccins qui font cette affirmation », lance-t-il. Il maintient que l’Ombudsperson for Children a le devoir d’avertir le gouvernement devant tout danger qui pourrait guetter les enfants.

En outre, toujours selon Rajen Valayden, c’est que les enfants aisés auront un net avantage sur les enfants moins fortunés car ils pourront se rendre aux examens dans la voiture de leurs parents. « C’est un traumatisme pour les élèves moins aisés », avance-t-il.

Pour lui, la grande erreur du gouvernement est qu’il n’a pas tenu les examens pendant la période de novembre/décembre, alors que le Premier ministre indiquait à tout bout de champ que le pays était ‘covid-safe’.

 

Faizal Jeeroburkhan : « Un pari assez risqué »

Pour l’observateur politique Faizal Jeeroburkhan, il y a plusieurs façons de voir les choses, mais ajoute que c’est un pari assez risqué. Il fait ressortir que sur le plan sanitaire, les enfants pourront propager le virus car on ne peut pas s’assurer que ces derniers sauront scrupuleusement observer les gestes barrières, comme porter le masque tout le temps, ou encore garder la distanciation sociale.

Sur le plan psychologique, Faizal Jeerooburkhan explique qu’un élève qui prend part aux examens doit avoir un esprit détendu et reposé. « Dans la salle des examens, le stress est déjà présent. La covid-19 ajoute encore plus de stress. Les enfants vont se mettre dans leur esprit qu’ils pourront être infectés ». Il se demande si l’examen va vraiment refléter le potentiel académique des enfants.

Pour lui, tout ceci s’ajoute au chamboulement du calendrier scolaire. Après le long deuxième trimestre, il n’y avait déjà pas beaucoup d’enthousiasme auprès des enfants pour faire face au troisième trimestre. « Ce contexte dans lequel les enfants prennent part aux examens est loin d’être idéal. Dans une situation pareille, au lieu de mesurer la capacité académique des enfants, c’est leur capacité de résilience qui sera mis à l’épreuve », ironise Faizal Jeerooburkhan.

Hors-Texte

Une élève nous confie son inquiétude

Khanzah Fawdar, 11 ans, habitant Rose-Hill, est une élève à l’école primaire Beau-Séjour à Belle-Rose. Elle prendra part à sa première épreuve des examens du PSAC, soit le papier de français.

« Je suis un peu stressée avec la situation actuelle », nous confie cette fillette de 11 ans, qui se planche actuellement sur ses révisions.

Les précautions qu’elle doit prendre, selon les instructions qu’elle a reçues de son enseignante, qui a bien expliqué aux enfants « de ne pas paniquer » : il faut porter le masque pendant toute la durée des épreuves, il ne faut pas parler avec les autres élèves, il faut garder tout le temps un peu plus d’un mètre de distance, et il faut se désinfecter les mains. « On ne peut pas bien respirer avec le masque », s’inquiète un peu cette élève.

 « Je suis plus stressée que ma fille », nous confie Kawsar Fawdar, la mère de Khanzah. « C’est mon premier enfant qui va prendre part à cet examen, et cela dans la présente situation. Je trouve cela dur pour les enfants.»

Pour cette mère de deux filles, c’est un pari assez risqué avec la covid-19. Selon elle, « On ne peut pas savoir ce qu’il y a plus devant mais on n’a pas le choix ». Kawsar a elle aussi bien expliqué à Khanzah de prendre toutes les précautions sanitaires nécessaires.

 

Sarah Khodadin