Les femmes entrepreneures sont aussi une ressource économique que le pays riche ou pauvre ne devrait pas négliger. Même si les mentalités globales tentent à évoluer, l’entrepreneuriat féminin semble être un défi conséquent pour les femmes. Cependant, à Maurice, les femmes sont de plus en plus nombreuses à se lancer dans le professionnalisme autant que la gent masculine, mais selon Nadine Catherine, présidente du National Women Entrepreneur Council (NWEC), elles font face à des difficultés, quelque fois, avant même le lancement.
Manque de confiance en soi
« Les femmes ont peur de prendre des risques », souligne Nadine Catherine, aussi femme entrepreneure. Il est bien connu que les femmes ont peu confiance en elles surtout quand il s’agit de se lancer dans un nouveau projet d’avenir. Les dirigeants sont bien nombreux que les dirigeants masculins et cela malgré l’évolution. Rares sont celles qui osent briser un double tabou, en entreprenant un métier jugé plus masculin, voire plus connu. La mentalité des hommes continuent ainsi à déstabiliser la capacité de la gent féminine. En tant que femme entrepreneure, Nadine espère qu’au fil des années, les femmes sauront faire preuve de plus de courage et bien mieux, avoir plus de confiance en leur capacité.
Consulter le marché du travail
Présidente de cette organisation depuis l’année dernière, Nadine a remarqué que les femmes distinguent mal le marché du travail. Plus les années passent, plus les nouveautés font surface. Les jeunes femmes sont aussi intéressées à se lancer dans l’entrepreneuriat. Selon Nadine, ces dernières sont débordées d’idées modernes, mais certaines ne veulent pas s’y aventurer. Toutefois c’est primordial de consulter le marché du travail et d’ajouter une petite touche moderne, afin que leur business ne chute pas. « J’ai connu des femmes qui ne souhaitent pas changer leur façon de faire et au final terminent perdantes », soutient désespérément Nadine.
Compétition sur le marché
Le marché international est un réel défi pour les femmes entrepreneures. Malgré que la plupart d’entre elles promeuvent l’artisanat à travers les fabrications à la main ou les aliments locales, l’importation à Maurice est la plus grande compétitrice qu’elles puissent avoir. Importer des articles ou des produits crée en effet un réseau entre Maurice et les autres pays et notre économie s’enrichit de mieux en mieux. La Présidente a quand même tenu à faire part qu’en dépit de cela, une petite partie des femmes entrepreneures ont eu la chance d’exporter leurs produits locaux afin de promouvoir aussi nos valeurs ailleurs.
“Le marché international est une compétition féroce”, soutient Cécile Gobin, confectionniste de chaussures
Par ailleurs, d’après nos informations les deux difficultés les plus communes auxquelles les femmes entrepreneures font face sont : la finance et l’emplacement.
Obtenir un soutien pour lancer son entreprise est encore moins facile quand on est femme. En matière d’entrepreneuriat féminin, les difficultés rencontrées ne se limitent pas à un manque de confiance en soi, la modernisation ou une compétition au niveau d’importation. Les différents partenaires ou acteurs qui collaborent à la réussite d’un projet d’entreprise semblent en vain moins présents lorsque l’entrepreneure est une femme.
L’accès au financement est un vrai souci bien qu’elles demandent moins de prêt bancaire, les entrepreneures se voient confrontées à des « conditions peu favorables », nous a expliqué Jocelyne Adroit, membre de l’association du Groupe Féminin Mère Theresa. En effet Nadine Catherine soutient ce point de vue car quelques membres du NWEC ont été confrontés à ce genre de conflit, voire un refus bancaire catégorique.
L’emplacement est aussi un gros dilemme. Après avoir dépensé pour le lancement de l’entreprise, beaucoup de ces femmes n’ont pas d’emplacement permanent afin de vendre leurs produits. Des organisations à travers l’île offrent leur aide à ces femmes, notamment le NWEC qui place des femmes dans des hôtels afin de vendre leurs produits locaux aux touristes, un moyen qui s’avère très rentable. Néanmoins, cela est de courte durée. Il faudra alors attendre qu’une autre offre s’offre à elles. Et donc, les gains varient constamment.
Nadine Catherine, présidente du National Women Entrepreneur Council (NWEC)
Comment encourager l’entrepreneuriat féminin.
La présidente du National Women Entrepreneur Council nous a nommé quelques solutions qui pourraient encourager l’entrepreneuriat féminin. Évidemment, tout débute par une bonne éducation. Nadine trouve qu’il serait un plus si ce sujet était introduit dans des établissements scolaires. Les jeunes apporteraient sans doute une touche plus moderne, mais il y a un manque de sensibilisation. « Les femmes de l’île Maurice ne sont pas assez conscientes, voire pas assez indépendantes », dit-elle. Les femmes ont besoin d’être encouragées, et donc elle propose que des forums de conscientisation ou des compétitions soient mis en avant, pour leur donner la chance de montrer au grand jour de quoi elles sont capables ; aussi un moyen de changer les points de vue des hommes.
