Fermeture d’usines en cette fin d’année : 500 travailleurs sur le pavé

  • Le gouvernement continue de faire la sourde oreille, dénoncent les syndicalistes

Depuis le 15 novembre dernier, environ 500 employés de Tara Knitwear et de Rosana Textiles, situées respectivement à Plaine-Lauzun et à Nouvelle-France, ont été mis à la porte sans préavis, et ne savent plus vers qui se tourner. On compte parmi les travailleurs, outre les Mauriciens, des Indiens, des Bangladais, des Malgaches et des Chinois.

Ils n’ont pas été payés leurs salaires pour les mois de novembre et de décembre. En ce qui concerne le boni de fin d’année et les congés remboursables, seule une partie leur a été payée, le lundi 23 décembre, après que les travailleurs se sont réunis sur le parvis de Victoria House (le siège du ministère du Travail à  Port-Louis). Les travailleurs étrangers menacent même de ne pas bouger de Victoria House tant qu’ils ne reçoivent pas leur paiement en totalité. « Est-ce que les travailleurs doivent manifester pour pouvoir toucher leur boni de fin d’année de 2019 ? », s’interroge Faizal Ally Beegun, le délégué syndical des travailleurs étrangers.

Or, «Le gouvernement continue de croiser les bras », fustige Faizal Ally Beegun. Les usines concernées ont été mises en liquidation en août 2019 et ont fermé leurs portes en novembre.

Le ministre du Travail, Soudesh Callichurn, étant en congé, ce sont les officiers du ministère qui ont rencontré les travailleurs lundi dernier. Les employés licenciés ont pu recevoir une partie de leur boni de fin d’année et des congés remboursables. Or, le ministre Callichurn était au courant de ce problème dès décembre, nous fait-on comprendre. Il était entendu que le 20 décembre, un virement bancaire serait faite par la direction des usines concernées, mais apparemment ce n’était que du pipeau.

Faizal Ally Beegun a aussi fait ressortir que d’autres secteurs, comme celui de la construction, sont aussi concernés par ce problème de non-paiement de boni. Toutefois, certains employés ont peur d’aller de l’avant, en alertant le ministère du Travail, par peur de représailles, qui peut amener à leur licenciement. « Ena beaucoup travailleur pe souffert », dénonce-t-il.