- « Avec la nouvelle majoration, les prix augmenteront drastiquement, soit au-delà de 15 à 20% », prévient Mahendra Gondeea
Alors que le gouvernement se prépare pour la présentation de son dernier budget prévu pour ce vendredi 7 juin, un nouveau coup de massue attend les consommateurs. En effet, suite à la dernière hausse du fret maritime, de l’ordre de 400% actuellement, une nouvelle augmentation est prévue pour mi-juin, soit dans une quinzaine de jours. Bien qu’aucun chiffre officiel n’ait été avancé pour l’heure, certaines indications laissent penser qu’on pourrait être confronté à une situation semblable à la période Covid-19. À cette époque, le fret maritime pour un conteneur de 40 pieds tournait autour de 12 000 dollars alors que celui de 20 pieds se chiffrait aux alentours de 8 000 dollars. D’ailleurs, le fret maritime est déjà passé de 2000 USD en avril à 9000 USD, selon une source dans le domaine. Avec une nouvelle augmentation, le fret pourrait ainsi passer à 12 000 USD, nous souligne-t-on.
Cette nouvelle majoration est provoquée par plusieurs facteurs, nous explique Mahendra Gondeea, le président de l’Association des Professionnels des Transitaires (APT). D’abord, il y a les ‘Peak Season Charges’ qui sont actuellement appliqués. Ensuite, les navires sortant de l’Europe pour aller en Asie ou à Maurice sont contraints de passer par Cap Vert au lieu de Mer Rouge afin d’éviter des attaques venant des pirates. « Quand les navires sortent de l’Europe, ils doivent passer par Cap Vert. Cela prend donc plus de temps en mer. Au lieu de 28-30 jours, le transit time prend maintenant environ 51 jours. Ce n’est pas tout, puisque cela leur prend encore de temps pour se rendre en Asie. D’autant qu’en Asie, il y a déjà environ 125 000 conteneurs qui y sont bloqués, par manque de navires pour le réacheminement des conteneurs vers leur destination », affirme-t-il. Ainsi, des compagnies maritimes telles que Mersk et CMA CGM ne prennent plus de réservations, contraignant les transitaires mauriciens à se fier uniquement à la MSC.
Pour corser l’addition, plusieurs ports tels que Colombo font face à un problème de congestion. « Bato pas pe kapave kosté telma zot bloqué. Bane bato pe bizin trouve lezot ports pou kapave fer zot transhipment. Sa coûte plis cher parski zot bizin plis ressources pou arrive dans sa bane lezot ports la », poursuit Mahendra Gondeea.
Répercussions désastreuses sur les consommateurs
Malheureusement, avec la menace de cette nouvelle augmentation, ce sont les consommateurs qui en feront les frais. « Les prix des produits connaîtront une hausse drastique, allant probablement au-delà de 15 à 20% », prévient Mahendra Gondeea. « Déjà, quand le fret maritime n’était pas aussi élevé, les consommateurs souffraient à cause des prix élevés. Mais maintenant, nous allons passer par des moments très difficiles », regrette-t-il. Il lance toutefois un appel aux commerçants. « Ena bane marchandises ki sorti l’Inde, l’Europe ou l’Afrique du sud par exemple, pou sa pena auken augmentation ziska l’heure. Mo espéré ki bane importateurs et bane supermarchés pas profite de la situation pou augmente zot bane prix lor sa bane lartik la », lance-t-il.