Conformément à ce qui est indiqué dans ses règlements, la gestion du Casinos of Mauritius Pension Fund doit être assurée par un comité composé de neuf membres, dont trois qui sont élus par l’assemblée générale annuelle des membres (‘members’ representatives’), et six qui sont nommés par l’employeur (‘employer’s representatives’), par le biais du conseil d’administration de la SIC Management Services Co. Ltd, organisme de gestion mis en place par la State Investment Corporation (SIC) pour gérer les casinos lui appartenant. Or, depuis novembre dernier, le comité de gestion n’a pu être constitué. Ce serait le refus de la SIC de nommer ses représentants qui entrave sa mise en place.

Si lors de la dernière assemblée générale annuelle tenue le 19 novembre de l’année dernière, les membres ont déjà élu leurs trois représentants qui feront partie du Management Committee du fonds, l’employeur, en revanche, n’a pas montré grand empressement pour désigner ses six représentants. De ce fait, un vide institutionnel s’est installé à la tête du fonds de pension car le comité de gestion n’a pu être constitué et bien des dossiers restent en souffrance.

En effet, la section 27(6) des règles de fonctionnement du fonds rend caduque le comité qui veillait aux affaires du fonds avant la tenue de l’AGM : “The Officials (membres du Management Committee) shall be elected and /or nominated for one year and shall hold office until the next Annual General Meeting”. Malgré les nombreuses sollicitations des membres et de l’administrateur du fonds, en l’occurrence, la Mauritius Union Assurance (MUA), auprès de la SIC afin que ses représentants qui siègeront au comité de gestion du fonds de pension soient nommés, la SIC reste de marbre  et ne semble guère s’en préoccuper.

Déjà, après la tenue de l’assemblée générale, dans un courriel en date du 2 décembre 2020, Raj Bacorisen, membre du comité sortant qui a été reélu pour sièger au comité, avait fait appel à Jairaj Sonoo, Chairman de la SIC, en ces termes : “As we have many urgent tasks at hand, we kindly and respectfully submit that the Board of SIC Management Services Co. Ltd proceeds with the appointment of its six representatives without delay so that the committee can be constituted at the earliest”.  

Face à l’indifférence de la SIC, Raj Bacorisen devait faire parvenir une autre correspondance au même Jairaj Sonoo le 31 décembre 2020, lui enjoignant de nommer ses représentants au plus vite. “We reiterate to you the urgency to constitute the management committee of the Casinos of Mauritius Pension Fund”,  devait-il écrire.

L’attitude de la SIC est très décriée par les employés des casinos. Il nous revient aussi que depuis avril de l’année dernière, la SIC ne s’acquitterait plus de ses obligations financières envers le fonds et à ce jour, les cotisations dues par l’employeur  s’élèvent à quelque Rs 23 millions.

Le Casinos of Mauritius Pension Fund affiche grise mine déjà avec un ‘technical funding deficit’ à hauteur de Rs 271 millions selon la dernière évaluation actuarielle faite en 2018, alors que ses actifs s’élèvent à environ Rs 700 millions.

Chaque trois ans, l’état de solvabilité du fonds est passé en revue et le prochain exercice actuariel est prévu pour cette année. Les employés participent à hauteur de 6 % de leurs salaires au plan de pension. C’est l’employeur qui doit s’assurer que le fonds est bien alimenté par une contribution adéquate de sa part afin de pouvoir soutenir les bénéfices promis au départ à la retraite des employés couverts.

Pour l’heure, d’épais nuages planent sur le Casinos of Mauritius Pension Fund.  Pourtant, malgré la conjoncture difficile, la SIC trouve moyen de faire obstacle à la mise sur pied du comité de gestion du fonds.

Sollicité pour une réaction, un syndicaliste très en vue de la Casinos Employees Union devait déclarer : « C’est l’irresponsabilité qui prime au sommet ». Nous n’avons pu toutefois avoir la version officielle du chairman de la SIC, Jairaj Sonoo.