Hadj : Seulement 672 visas obtenus

Évincé des négociations, Soodhun blâme le ministre Teeluck

  • Dr Farhad Aumeer : « Un millier de visas aurait été raisonnable »

Un million de pèlerins étrangers sera autorisé à accomplir le hadj cette année. C’est ce qu’a annoncé le ministère saoudien du Hadj. Le quota de visas alloué à Maurice s’élève, lui, à 672. Un nombre jugé insuffisant, pas seulement par les éventuels pèlerins, mais aussi par l’ambassadeur de Maurice en Arabie saoudite, Showkutally Soodhun lui-même. Et pour cause ! Ce n’est pas lui qui a négocié pour le quota accordé à notre pays, comme ce fut le cas avant la Covid-19, mais le chairman de l’ICC, Samad Sairally, et le ‘hajj officer’, Twahair Budulla. Il semble que Soodhun n’était même pas au courant de la mission officielle d’une durée de sept jours de cette délégation de l’ICC en Arabie saoudite. Pourtant, il devait, vendredi, avoir une rencontre avec des représentants du ministère saoudien du Hadj et de la ‘Motawafoun Foundation’, et à laquelle il avait apparemment invité Samad Sairally.

Dans un post attribué à Showkutally Soodhun sur Facebook, ce dernier soutient que « I consider it very improper and disrespectful as they have already met with the Director of Hajj and have already negotiated for the quota of visa ». Il dénonce le fait que le tandem Sairally-Budulla ait négocié sur un quota de 1500 alors que Maurice avait précédemment obtenu 2040 visas suivant son intervention auprès du prince Salman. L’ambassadeur va jusqu’à qualifier la démarche de l’ICC de très irresponsable, d’autant que, selon lui, il lui sera maintenant très difficile de rectifier le tir. Pour couronner le tout, Showkutally Soodhun tient nul autre que le ministre des Arts et du Patrimoine culturel, Avinash Teeluck, responsable de cette situation. « I consider that the Minister of Arts and culture, Mr Teeluck is at fault. He will take his responsibilities. Hajj is not a minor thing », martèle-t-il.

Malheureusement, ce sont les pèlerins mauriciens qui devront payer le prix fort de ce profond désaccord entre le ministère des Arts et l’ICC d’une part et l’ambassadeur de Maurice en Arabie saoudite de l’autre.

Dr Farhad Aumeer : « Un millier de visas est raisonnable »

Commentant cette situation, le Dr Farhad Aumeer, député du PTr et ancien chairman de l’ICC, se désole que chacun y va de son côté concernant l’organisation du pèlerinage en Terre sainte. Il insiste que le ministère de tutelle, l’ICC et l’ambassadeur de Maurice en Arabie saoudite doivent tous travailler en étroite collaboration pour faire avancer la cause des pèlerins mauriciens. « Une organisation bicéphale du hadj ne peut qu’être vouée à l’échec », insiste-t-il. Il dit d’ailleurs s’être entretenu avec Showkutally Soodhun en fin de semaine ainsi qu’avec le ministre Teeluck à la fin des travaux parlementaires, mardi, pour évoquer le dossier du hadj.

Le Dr Aumeer a exprimé le vœu pour que Showkutally Soodhun négocie de nouveau avec les autorités saoudiennes, avec qui l’ambassadeur dit entretenir des relations privilégiées, pour une révision du quota alloué à Maurice. « Dans le contexte actuel, je pense qu’un millier de visas aurait été raisonnable à la place des 672 obtenus », dit le Dr Aumeer. Il a aussi demandé à l’ambassadeur de Maurice en Arabie saoudite d’intervenir en ce qu’il s’agit de la hausse du coût de l’umrah. Mais plus important encore, le député travailliste estime qu’il est primordial pour que les autorités mauriciennes s’assurent que des guides mauriciens puissent accompagner nos pèlerins durant les différentes étapes du pèlerinage.

« La ‘Motawafoun Foundation’ a fait savoir que les services des opérateurs mauriciens du hadj ne seront plus requis. Or, nos pèlerins auront des difficultés à communiquer avec les chauffeurs qui effectuent généralement les trajets de Mecca à Madina en passant par Mina et Muzdalifah et qui ne parlent ni l’anglais ni le français et très peu d’arabe. Raison pour laquelle la présence des guides dans les autobus réservés aux pèlerins mauriciens s’avère importante. Sinon, les Mauriciens risquent d’être confrontés à beaucoup de difficultés », explique le Dr Farhad Aumeer. Ce dernier souhaite finalement que le ‘Saudi Airlines’ opère un vol direct sur l’Arabie saoudite.