[Hajj 2025] Le SUAC demande une refonte complète de l’Islamic Cultural Centre

Le Sunniy ‘Ulamâ and Aïmmah Council (SUAC) a adressé, le 20 octobre 2025, une lettre officielle au ministre des Arts et de la Culture, Mahendra Gondeea, pour saluer la publication du rapport de la Commission d’enquête sur l’organisation du Hajj par l’Islamic Cultural Centre (ICC) — tout en appelant à des mesures radicales pour assainir le système.

Le Conseil, par l’intermédiaire de son président, Maulana Khodadin Shamim, se dit reconnaissant envers le ministère pour « le travail accompli dans un temps restreint » et salue la décision du Cabinet de rendre public le rapport, une première dans l’histoire de l’ICC. Toutefois, il qualifie le contenu du rapport d’« accablant », estimant que la gravité des faits nécessite des actions immédiates.

Le SUAC regrette que seuls le directeur de l’ICC, un employé et un chauffeur contractuel aient été suspendus, alors que d’autres membres mentionnés dans le rapport continuent à exercer leurs fonctions. Il met en garde contre un risque de manipulation de preuves et exige la suspension de tous les membres concernés pour garantir la transparence du Hajj 2026. Il appelle aussi à la dissolution du conseil d’administration de l’ICC, jugeant qu’il est « inacceptable » que ceux qui ont approuvé des décisions frauduleuses participent à la préparation du prochain pèlerinage.

Le rapport de la Commission met également en cause plusieurs opérateurs de Hajj impliqués dans l’obtention frauduleuse de visas. Le SUAC s’indigne que ces mêmes opérateurs aient déjà obtenu une nouvelle licence pour le Hajj 2026. Il réclame leur suspension immédiate jusqu’à la fin de l’enquête policière.

Par ailleurs, le Conseil propose de limiter à 100 le nombre maximum de pèlerins par opérateur, et d’abaisser à 40 le nombre minimum requis pour obtenir une licence, afin d’assurer une meilleure répartition et d’éviter les dérives commerciales.

Selon le SUAC, le rapport de la Commission n’a couvert qu’un aspect — l’allocation de visas — alors que des irrégularités subsistent à tous les niveaux : attribution de licences, fixation des prix des forfaits, réservations d’hôtels, repas, services de Qurbani (sacrifice rituel), etc.

Le Conseil plaide donc pour une enquête approfondie sur l’ensemble du processus et une restructuration complète de l’ICC. Il recommande aussi que l’ICC prenne le contrôle des réservations d’hôtels afin d’assurer des tarifs uniformes et d’éviter les abus, et suggère l’instauration d’un plafond de prix pour les forfaits du Hajj et que le service de Qurbani soit également géré directement par l’ICC.

« Le Hajj est l’un des cinq piliers de l’Islam et doit être accompli dans la dignité et la transparence. Nous ne pouvons tolérer que des fraudes entachent ce processus sacré », écrit le président du Conseil, Maulana Shamim Khodadin, dans la lettre adressée au ministre Gondeea, avec copie au Premier ministre Navin Ramgoolam et à plusieurs parlementaires.