Hanzalah Azim Monodee est un homme qui a vécu un enfer. Du moins sur cette Terre. Son récit n’est pas comme toutes les autres personnes qui souffrent. Nous l’avons rencontré en fin de semaine. Sourire aux lèvres, il nous accueille chez lui, ce petit coin où il squatte pour le moment. Un espace généreusement offert par la société Islamic Mission Dawah jusqu’à ce qu’il retrouve une stabilité et une place où il peut avoir un toit sur sa tête.
Alors qu’il vaquait à ses occupations comme marchand ambulant dans les rues de la capitale, Hanzalah Azim Monodee ressent un pincement à l’estomac. Croyant que c’était de la fatigue, il n’a pas porté attention à ce problème avant qu’il ne tombe subitement malade et a commencé à avoir des troubles respiratoires. Après son déplacement à l’hopital Jeetoo, on lui apprend qu’il doit être admis après avoir fait plusieurs tests. « Ler mone admette. Lendemain, docteur passé get mo film, li gagne choc. Li poz film la, li dire ene lotte docteur vinnegeté. », raconte-t-il. A ce moment, il reçoit la peur de sa vie. Après quelques instants, un autre médecin est venu lui annoncer une nouvelle qui va déplaire à ses parents.
Il fallait qu’il aille à l’hôpital de Poudre D’Or pour des traitements plus avancés. Il appelle donc sa mère pour lui annoncer la nouvelle. Croyant que son fils était mourant, cette dernière s’est précipitée sur le lieu, à l’hôpitalJeetoo, avec plusieurs membres de sa famille pour l’accompagner à l’hôpital de Poudre d’Or. Il se souviendra toujours de ce moment avec sa famille car pour lui, après la mort de sa maman, ce n’est plus le même. « Sakenninealle so côté », dit-il. Niant le fait qu’il a des problèmes familiaux, ce dernier nous dit que sa famille le soutient pleinement mais ne peut subvenir à ses besoins comme le loyer. « Avant mo ti pekapavtravay, mais maintenant mo nepli kapav », dit-il.
Hanzalah nous révèle ensuite qu’il est séropositif. « Mo prend courage. Ena dimoune pou juge mwa kan mo dire zotte sa mais Allah kone ki kalite mo souffert », dit-il. Etre séropositif est le cadet de ses soucis, nous dit-il. Sa plus grande souffrance c’est le saignement de ses poumons. Après plusieurs mois passés à l’hôpital de Poudre D’Or, Hanzalah Azim Monodee, se verra guéri de la tuberculose mais une blessure le marquera toute sa vie. « Quand mo ti gagne tuberculose, saine fer ene trou dan mo poumons ek aster toulézour mo souffert. Mo poumon saigné, mo bronze ine dilaté. Mo bizin asté médecine. »
Souffrant et ne pouvant plus s’efforcer au boulot, Hanzalah Azim Monodee gagne sa vie en nettoyant une mosquée trois fois par semaine maintenant. « Mo fer bann ti boulots pou ki mo kapav aster kitsoz mo manzeek mo kapavaste mo medecine. Des fois mo lave loto mawlana et li donne mwa ene ti remuneration ek dinner. », dit-il. Avant de nous quitter, le SDF nous précise que des fois, il ne peut joindre les deux bouts ou acheter des médicaments qu’il en a besoin comme une pompe qui l’aide àrespirer. C’est alors qu’il doit s’abaisser à la mendicité. Toutefois, le quinquagénaire ne perd pas espoir et continue de croire en une vie meilleure.
Pour tous ceux souhaitant venir en aide à Hanzalah Azim Monodee, vous pouvez le contacter directement sur le 5 827 5561 ou venir directement au bureau de l’Islamic Mission Dawah, au troisième étage de Mamode Ally Court.
