Haro sur Taro…langue !

EDITO

Par Zahirah RADHA

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’affaire de mœurs impliquant le PPS Kalyan Tarolah que Sunday Times a révélée sur son siteweb le mercredi 27 septembre n’est pas du tout marrante. Quand un élu de la République, de surcroît un Private Parliamentary Secretary (PPS), envoie des sextos (messages à caractère sensuels), photos ou autres clips érotiques à une jeune femme alors qu’il se trouve dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, cela doit nous interpeller. Il n’est pas payé rubis sur ongle par les contribuables pour qu’il y joue le rôle de Rocco. Surtout pas ! Il doit son siège au Parlement grâce aux électeurs de la circonscription no 10 (Montagne Blanche/ GRSE). Il se doit donc de les représenter dignement. Au lieu de défendre leurs intérêts, et ceux du peuple, Kalyan Tarolah s’est permis de donner libre cours à ses fantasmes les plus obscènes dans ce lieu aussi symbolique et sacrosaint. Dégoûtant !

Si on a choisi de donner suite aux dénonciations de Latchmee Devi Adheen, c’est simplement parce que le comportement du PPS Tarolah ne fait pas honneur à son statut d’« Honorable ». On n’aurait jamais levé ne serait-ce le petit doigt pour l’accuser si ce n’était qu’une banale histoire de mœurs entre deux adultes consentantes. Mais on ne pouvait fermer les yeux sur cette affaire quand un  déshonorable détraqué mental et sexuel, qui se trouve malheureusement être un élu, a choisi de transformer l’auguste Assemblée nationale en … maison close ! Avec sa langue bien pendue, il a violé le caractère sacré de la Chambre. D’où notre écœurement face à son comportement obscène. Bien entendu, la riposte n’a pas tardé à venir. Dans le camp du MSM, on se fait une joie de diffuser sur le net des photos délicates de la jeune femme en la traitant de tous les noms. Posons-nous d’abord ces questions : d’où sortent ces photos ? Comment ont-elles atterri sur les réseaux sociaux ?

Le fait que le récipiendaire ait ainsi balancé les photos et vidéos de la jeune femme sur la toile nous en dit long sur son caractère et sa petitesse d’esprit. Tout comme ceux qui se régalent de tourner Latchmee en ridicule alors qu’elle n’est ni parlementaire ni a-t-elle violé la sainteté du Parlement. En tant que simple citoyenne, jeune et vulnérable, elle ne doit des comptes à personne. Ce qui est loin d’être le cas de Kalyan Tarolah. Il est regrettable qu’au lieu de condamner l’attitude répréhensible de ce parlementaire, certains essaient de le blanchir. Il est tout aussi inexcusable que le Premier ministre n’ait pas cru bon de sanctionner ce PPS aux pulsions incontrôlées. On verra maintenant ce que fera la Speaker Maya Hanoomanjee. Celle qui est généralement si prompte à « order out » les parlementaires de l’opposition aura-t-elle le courage de sévir contre le PPS ou se plaira-t-elle d’être complaisante envers ce membre du MSM qui a pourtant commis un ‘contempt of Parliament’ ? En Inde, trois ministres avaient été contraints à la démission, en 2012, pour avoir été surpris en train de visionner un film porno en pleine séance parlementaire. Chez nous, c’est pire. Le PPS Kalyan Tarolah ne regardait pas de film porno. Que nenni. Il était, en fait, le directeur, scénariste, caméraman et acteur principal d’un film érotique tourné dans l’enceinte même du Parlement ! Lui donnera-t-on un carton rouge ou pas ? Allumons entretemps notre bougie rouge…