Hossen Namooya, auteur de “Si mo ti koné”

« Partager avec les enfants les enseignements de la vie »

La sagesse acquise de la vie ont fait d’Hossen Namooya, 70 ans, l’homme qu’il est devenu aujourd’hui. Cet ancien enseignant et musicien est l’auteur du livre Si mo ti koné. Dans ce recueil, il partage avec le lecteur, à travers diverses historiettes, plusieurs anecdotes et enseignements de la vie, un peu dans le style des fables de La Fontaine.

Hossen Namooya soufflera bientôt ses 70 bougies. Il a habité à Port-Louis depuis son enfance. Il a deux enfants « prodigieux », un fils qui est ingénieur et une fille qui est enseignante en ‘Food Science’.

Il revient sur son parcours et les enseignements qu’il a tirés de cette vie.

Hossen décrit son enfance comme étant « perturbant ». Durant l’époque coloniale, l’éducation était « un luxe », selon lui. Tout petit, il devait travailler comme apprenti boucher pour pouvoir s’acquitter de ses frais scolaires. Il collectait aussi de la vieille ferraille, qu’il revendait ensuite. Il a même été chauffeur de camion.

C’était sa passion pour l’écriture et pour l’éducation qui le motivait et qui lui insufflait le courage d’affronter ces épreuves.

Après moult efforts, il devait réussir aux examens du ‘School Certificate’, où il avait obtenu 6 ‘credits’. Cela lui avait permis de devenir un enseignant au niveau primaire. C’était pour lui un rêve qui se réalisait. Malheureusement, une maladie à la gorge le força à arrêter l’enseignement après 28 ans de service. Comme enseignant, le bien-être de ses élèves était primordial.

Il s’est alors tourné vers la musique, un autre de ses passe-temps. Il devait étudier la musique pendant huit ans, sous la férule de Philippe Ohsan, le premier chef d’orchestre de la police, et qui demeure l’un des plus grands musiciens mauriciens, selon Hossen. En 1976, il devait intégrer un groupe musical, qui joua dans plusieurs hôtels et clubs.

Il devint par la suite enseignant de musique au secondaire. Selon ses observations, le comportement des jeunes a beaucoup changé, et le civisme a disparu de nos écoles. Pour lui, ce sont les parents qui sont à blâmer. Après quelques années comme enseignant au secondaire, il devait prendre sa retraite prématurément.

Il devait alors lancer une petite entreprise en imports et devait investir dans une quincaillerie, où il « avait fait fortune ». Son entreprise lui permettait de voyager dans plusieurs pays, où il ramenait plein de produits comme des vêtements, des produits de maquillage et des outils  pour le bricolage, entre autres.

Malheureusement, cela ne devait pas durer car après avoir fait confiance aux personnes de mauvaise foi, Hossen devait perdre toute sa fortune.

En quête de la spiritualité

Le comportement de gens vis-à-vis de l’argent l’avait profondément dégoûté. Après avoir beaucoup réfléchi sur lui-même et le sens de la vie, il a atteint un certain niveau de spiritualité où il veut se consacrer à aider son prochain. Pour lui, l’argent n’est plus qu’une commodité terrestre. Cet homme sans aucun vice veut juste laisser une trace de son passage dans ce monde. Sa conscience est ce qu’il emportera avec lui pour le long voyage dans l’au-delà.

Avec tous les coups durs qu’il a subis dans sa vie, il s’est ainsi remis à l’écriture. Son parcours et ses expériences de la vie ont fait de lui un homme plein de sagesse aujourd’hui. La famille de Hossen le soutient contre toutes les épreuves, ce qui lui donne une force émotionnelle. Il faut aussi dire que Hossen est encore vigoureux à son âge. La natation est parmi ses loisirs préférés, et il est aussi certifié comme sauveteur. Il a reçu trois médailles d’argent et une de bronze pour des compétitions de ‘Open Water Swimming’ à l’âge de 68 ans.

Hors-texte

Si mo ti koné, un livre destiné avant tout aux enfants

En écrivant Si mo ti koné, il veut propager ses connaissances et essayer de venir en aide à cette société qui est quelque part malade. « Mon but est de faire comprendre que nous devons apprendre de nos mauvais choix », nous explique-t-il.

Son livre est en créole. Pour lui, le créole est une langue passionnante. Il estime que son maniement est essentiel avant d’apprendre d’autres langues. Le langage du livre est simple pour que les enfants puissent comprendre.

Il voudrait que les parents lisent ses histoires à leurs enfants car pour lui, la lecture à un jeune âge porte ses fruits à l’avenir. Pourquoi ? « L’enfant se tournera vers les livres au lieu de son portable, essaiera de comprendre davantage et s’exprimera mieux », maintient-il. Un enfant a le besoin de s’exprimer, surtout à un âge tendre, que ce soit par l’écriture, le dessin, la musique ou même en parlant. Et c’est aux parents de motiver leurs progénitures, ce qui encadrera mieux leurs émotions, en mettant l’enfant en valeur.

« Je suis né avec le créole et je mourrai avec le créole, car c’est ma langue maternelle », nous dit-il.

Fiche Perso

Le meilleur conseil de ses parents : « L’éducation est le seul espoir, donc apprends ! » 

Souvenirs d’enfance : « La liberté d’autrefois et les instants passés avec mes amis. »

Plat préféré : ‘Biryani’

Dessert préféré : Mousse de coco

Destination favorite : La Californie (« Si on aime bricoler, c’est la destination idéale. »)

Loisirs : Jouer du piano, jouer de la bonne musique, la natation et le tir à l’arc

Citation préférée : « Don’t trust anybody ! » (« Je parle de mes propres expériences. »)

Un message pour la nouvelle génération : « Restez loin de la drogue, soyez patient et ayez un plan car petit à petit l’oiseau fait son nid, même face à la tempête. ‘If you fail to plan, you plan to fail’. »