Ibteesam Pondor, nutritionniste : « Pour une cuisine mauricienne plus nutritive et saine »

 

Nous vous présentons Ibteesam Pondor, une jeune nutritionniste dans la vingtaine. Le nutritionniste est un spécialiste de l’alimentation et de la nutrition et détient une excellente connaissance des bienfaits et des méfaits des divers aliments. Ibteesam Pondor est la fondatrice de NutriHub, un cabinet spécialisé dans les conseils nutritionnels, et qui anime aussi des ateliers sur une cuisine mauricienne saine. Ibteesam Pondor plaide pour que des recherches soient effectuées sur la cuisine mauricienne, et que les métiers de nutritionniste et de diététicien soient mieux réglementés à Maurice. Rencontre.

Originaire de la ville de Phoenix, Ibteesam Pondor a eu un parcours éloquent à l’instar de tous ceux ou celles qui veulent exceller dans leurs domaines. Elle a été élève au Doha Academy à Curepipe et au Dr. Maurice Curé State College, une des ‘star colleges’ du pays.

Ibteesam Pondor devait réussir brillamment aux examens du Higher School Certificate (HSC). Elle obtint par la suite une place à l’Université de Maurice, où elle poursuivit ses études menant à un BSc (Honours) en ‘Nutritional Sciences’.

Elle s’envole ensuite pour la Malaisie pour poursuivre ses études dans la même filière. La jeune femme devait intégrer l’université de Putra, l’une des principales universités de recherche de la Malaisie, notamment en ce qui concerne les sciences agricoles. Là-bas, elle continuera ses études, basées sur la recherche, en vue de décrocher une ‘MSc Community Nutrition (By Research)’.

Elle devait aussi travailler comme assistant de recherches. Avec son superviseur, elle a recherché et publié un article sur la relation entre la qualité de l’alimentation et son coût. « J’avoue que cela n’a pas été une voie facile, vu que cela a impliqué 5 ans d’études », nous confie-t-elle.

À Maurice, elle devait fonder NutriHub, un cabinet pour offrir des conseils d’ordre nutritionnel, pour organiser des discussions sur la nutrition et pour animer des ateliers sur la cuisine saine. Ce cabinet se trouve à la rue Shah Abdul Aleem Siddiqui à Phoenix. Ibteesam Pondor prend également des rendez-vous au Queen’s Sport & Leisure Centre à Pailles.

La jeune nutritionniste prévoit prochainement d’organiser des ateliers sur la nutrition et le bien-être avec d’autres professionnels de santé.

 

« Il faut des recherches de base concernant la cuisine mauricienne et sa valeur nutritionnelle »

Est-il facile d’obtenir un emploi comme nutritionniste à Maurice ? « Obtenir un emploi à temps plein en tant que nutritionniste à Maurice en ce moment est assez difficile. Le domaine de la nutrition est encore en évolution et beaucoup de travail reste à faire, notamment en ce qui concerne la réglementation de la profession. Espérons que les choses changeront avec la création de l’Allied Health Professionals Council à Maurice », nous explique Ibteesam Pondor.

Quel regard jette-t-elle sur la cuisine mauricienne ? « La clé pour l’avancement d’un domaine est la recherche scientifique. Dans ce contexte, il y a un grand besoin d’établir des recherches de base concernant la cuisine mauricienne et sa valeur nutritionnelle. Cela nécessiterait des nutritionnistes et des diététistes expérimentés travaillant ensemble pour une noble cause. J’ajouterais aussi qu’il faudrait aussi envisager de créer une Société de nutrition de Maurice », poursuit notre interlocutrice.

Les Mauriciens ont une image plutôt négative en ce qui concerne leur nutrition. Partage-t-elle cet avis ? Ce serait faux, selon la  nutritionniste, de dire que les Mauriciens en général ne font pas attention à leur alimentation et à leur mode de vie. Ibteesam Pondor dit remarquer qu’il y a eu une amélioration ces dernières années, grâce aux efforts consentis par le gouvernement et la société civile. « Il y a aussi eu un merveilleux travail qui a été abattu par les medias, qui a amené les professionnels à aborder différents sujets relatifs à la santé et au bien-être, ce qui a contribué à sensibiliser la population. Ce travail doit être salué. Des entreprises privées ont également contribué à l’amélioration de la santé et du bien-être, en apportant à Maurice différents services et produits liés à la santé, parfois bons et parfois pas tellement bons. »

L’éducation a-t-elle un rôle important en ce qui concerne une bonne nutrition ? Sans hésiter, la nutritionniste met l’accent sur le rôle prépondérant que doit jouer l’éducation dans le domaine de la nutrition. « Bien qu’une sensibilisation importante ait été créée, il est impératif qu’une éducation nutritionnelle appropriée soit diffusée à tous les niveaux, à partir des enfants d’âge préscolaire jusqu’aux jeunes adultes, et sans oublier les parents », dit-elle.

Quelle est l’importance des réseaux sociaux dans le domaine de la nutrition ? Selon la jeune nutritionniste, les réseaux sociaux sont un excellent outil à exploiter pour toucher des personnes de tous les horizons.

Conseillerait-elle à un jeune d’embrasser la carrière de nutritionniste ? Pour elle, c’est définitivement une carrière prometteuse pour un jeune. « Si un jeune est intéressé par la nutrition et a à cœur le bien-être des gens, c’est certainement la carrière à prendre », explique-t-elle.

 

Hors-texte

« La nutrition est une approche permanente »

Comment voit-elle les gens qui essaient d’améliorer leur alimentation ? « Il est malheureux que les gens veuillent améliorer leur alimentation et leur mode de vie mais ne savent pas nécessairement comment s’y prendre. Certains veulent suivre des régimes à la mode pour perdre du poids rapidement, certains ne jurent que par des aliments transformés et coûteux, et d’autres encore prétendent trouver des pilules et des solutions magiques », analyse la nutritionniste.

Or, l’approche de l’alimentation et de la nutrition, poursuit-elle, est une approche permanente. Comment bien faire les courses, et comment bien cuisiner et manger sont des éléments fondamentaux, qui permettront de jouir d’une bonne santé à long terme.

Y a-t-il une façon simple de perdre du poids ? Selon notre interlocutrice, la façon de perdre du poids ne se trouve pas uniquement dans des infusions à base de concombre, de citron ou de graines de chia. Elle ne se trouve pas non plus dans de l’eau infusée avec de la menthe, dans le thé vert, dans les aliments connus comme les ‘brûleurs de graisse’ ou dans des pilules magiques.

La seule façon de perdre du poids est de consommer moins de calories dont le corps a besoin pour fonctionner sur une base quotidienne. « En consommant moins, un déficit calorique est créé et donc l’énergie est tirée des réserves de graisse du corps. Toutefois, ne vous méprenez pas : les auxiliaires naturels, comme le thé vert, ne sont pas mauvais », conseille-t-elle.