Si vous êtes bricoleur de nature, vous vous êtes peut-être posé la question, en voyant des palettes de bois dans un entrepôt, si cela peut servir à fabriquer quelque chose.  Quelqu’un s’est posé la même question que vous, et aujourd’hui son entreprise fabrique uniquement des meubles de qualité à partir de palettes de bois. Rencontre avec Ben Javed, le directeur de IKES, qui nous fait découvrir son entreprise.

Monter, démonter et bricoler fait partie des hobbies de Ben Javed, un entrepreneur dans la quarantaine. Après avoir emménagé dans sa nouvelle maison à Quatre-Bornes, il a voulu bricoler un set de sofa à partir de palette en bois pour la véranda.

Après avoir visionné quelques vidéos sur YouTube, le projet semblait facile, mais il s’est vite retrouvé face à des problèmes car il avait seulement quelques outils basiques. Or, pour faire quelque chose de solide et de qualité, il fallait des outils professionnels. « Il n’est pas difficile de trouver des palettes mais les transporter jusqu’à la maison était un défi. Pour commencer, ma voiture n’était pas adaptée. Aussi, travailler avec des palettes en bois génère beaucoup de poussière. Il faut aussi un espace approprié, ce qui n’est pas évident », explique-t-il.

Il a alors eu l’inspiration de monter un business capable de répondre à ces problématiques. En aout 2019, il fonde IKES.  La société n’existait que sur papier, avec uniquement un ‘Business Plan’.

Après avoir remporté la compétition ‘Test Drive’ de Turbine, une entreprise qui offre un service d’incubateur aux start-ups, IKES passe d’un simple ‘Business Plan’ à un projet concret. L’investissement de départ était principalement les économies de Ben Javed, qui se chiffraient à environ Rs 150 000.  Ce dernier nous indique que cet argent a servi pour acquérir  un outillage professionnel, le recrutement de menuisiers qualifiés pouvant travailler le bois des palettes en produit de qualité, et le loyer pour l’atelier. La contribution de son père, une scie professionnelle pour l’atelier, a grandement aidé au démarrage des activités d’IKES.

Aujourd’hui, du tabouret au placard de cuisine, Ikes fabrique n’importe quel meuble en bois de palette. Le service administratif de la compagnie se trouve à Vivéa Business Park, Moka, tandis que l’atelier se trouve à Telfair. Un ‘concept store’ verra le jour bientôt à Quatre-Bornes.

IKES a comme clients les particuliers souhaitant un ou plusieurs meubles en bois de palette pour leur maison, ainsi que les entreprises pour l’aménagement de leurs espaces bureaux. La compagnie IKES s’est aussi diversifiée dans la rénovation des propriétés, des appartements ou des hôtels, avec la collaboration des décorateurs d’intérieur et d’architectes.

IKES compte prochainement se servir  d’outils technologiques poussés : réalité augmentée, découpage et gravure au laser et modélisation 3D.

Le confinement avait mis un frein à la production mais l’entreprise a pu utiliser ce temps pour consolider sa base : l’acquisition d’outils informatiques, l’établissement des partenariats stratégiques et la définition de protocoles internes pour un service clientèle optimal.

N’étant pas éligible au ‘Wage Assistance Scheme’ (WAS), IKES avait toutefois assuré le salaire des employés pendant le confinement en puisant dans ses réserves, car pour Ben Javed, il était inconcevable que ses collaborateurs se retrouvassent sans revenus.

« En tant que start-up, l’impact financier du confinement a pesé lourd mais je suis confiant que les choses vont s’améliorer dans un proche avenir », nous confie Ben Javed.

IKES est une entreprise avant tout, mais avec une forte valeur sociale : son but est de créer un changement positif dans la vie des parties prenantes dans ce projet. Il fournit ainsi du travail à des artisans qui sont capable de travailler le bois de palette avec une finition de très grande qualité. Certains de ses collaborateurs (travaillant en freelance) sont des sans-emplois de la région. Les meubles nécessitent des accessoires tel que des coussins, et c’est là que IKES s’appuie  sur l’expertise des femmes artisans pour les fabriquer. D’autres collaborations sociales intéressantes sont à venir, nous confie Ben Javed.

 

Sarah Khodadin