[Irrégularités pour l’octroi des visas pour le hadj 2025] Le board sera-t-il sanctionné ?

  • L’enjeu dépasse le cadre légal : comment restaurer la confiance des pèlerins ?

Le comité d’enquête mis sur pied par le gouvernement pour faire toute la lumière sur l’attribution des visas par l’Islamic Cultural Centre (ICC) pour le Hadj 2025 a livré son rapport. Celui-ci a été examiné par le Conseil des ministres le 3 octobre et confirme de graves irrégularités qui mettent à mal la crédibilité de l’institution.

L’enquête a mis en évidence des manipulations choquantes : certaines inscriptions ont été modifiées pour favoriser des candidats, comme ces deux sœurs passées de la 38 014ᵉ place à la 8 916ᵉ, accédant ainsi directement au pèlerinage au détriment de milliers d’autres fidèles inscrits depuis des années. Le comité a aussi relevé l’existence de numéros fictifs et l’attribution de visas à des personnes ayant déjà accompli le Hadj, en totale contradiction non seulement avec les critères établis, mais également avec l’esprit même de ce pèlerinage.

Au-delà de ces cas précis, c’est tout le système de gestion de l’ICC qui est remis en cause : manque flagrant de contrôle interne, absence d’audit indépendant et traçabilité défaillante des registres, ouvrant la voie à toutes sortes d’abus. Cette affaire, qualifiée de véritable « patate chaude », constitue surtout un désaveu cinglant pour le board de l’ICC, désormais sommé de rendre des comptes, n’ayant pas assuré une supervision efficace pour garantir l’intégrité et la transparence d’un pèlerinage d’une telle portée spirituelle, et d’engager des réformes en profondeur.

Transmis au Commissaire de Police et au Directeur des Poursuites Publiques, le rapport ouvre la voie à des sanctions disciplinaires et judiciaires. Mais l’enjeu dépasse le cadre strictement légal : il s’agit de restaurer la confiance des pèlerins et de garantir que l’organisation du Hadj retrouve la transparence et l’intégrité qu’exige un événement d’une telle portée spirituelle, conformément à la promesse faite par le gouvernement de l’Alliance du Changement.