Jean Paul Lam, président de New Chinatown Foundation : Le ‘Flying Dragon’ au service du social et des jeunes

Nous avons rencontré Jean-Paul Lam, le président de la New Chinatown Foundation. Ce visionnaire essaie depuis un an de donner un lustre nouveau à la Chinatown de Port-Louis. Pour ses efforts, il a été consacré cette année-ci parmi les ‘Top Ten’, et cela à travers une sélection de 60 millions de Chinois.

Ceux qui ont visité Chinatown ces derniers temps n’ont pu s’empêcher de remarquer d’énormes fresques représentant la Chine millénaire : empereurs, mandarins, guerriers, dragons… tout y est. En outre, bien en évidence aux yeux des visiteurs : un grand dragon en bouteilles de plastique sur le toit de l’ancien casino L’Amicale à la rue Royal. Pour toutes ces œuvres, il faudrait remercier celui qu’on surnomme le ‘Flying Dragon’, Jean-Paul Lam, et son équipe.

Ce Portlouisien de 42 ans est aussi le président du Chinese Culture and Arts Committee, qui organise des événements culturels et diplomatiques. Féru de danse, de chant, et de chorégraphie, Jean-Paul Lam forme des jeunes à ces arts musicaux millénaire qui proviennent de la Chine, et compte bientôt ouvrir une école d’Arts et Musique. « Ma passion, c’est mon travail », nous confie-t-il. Gestionnaire sur les bouts des doigts, innovateur, il veut révolutionner le travail social à travers l’apport de la technologie.

Patriote, avec un amour extraordinaire pour l’île Maurice, notre interlocuteur est un homme sympathique et modeste. Il nous décrit son parcours.

Jean Paul Lam est l’ainé d’une fratrie de deux enfants. Son petit frère exerce comme radiothérapeute en Chine.

Après avoir terminé sa scolarité au collège de La Confiance en 1996, Jean-Paul Lam décide de se rendre à Strasbourg en France pour étudier la gestion financière. D’un esprit ouvert, il s’adapte vite aux mœurs européennes. « J’avais mis de côté mes valeurs mauriciennes pour m’adapter au mode de vie des Français », nous confie-t-il.

De retour à Maurice, il intègre la compagnie Innodis, dans le département ‘Logistics’. Avec ses capacités hors-pair de gestionnaire, il parvient à gravir les échelons en peu de temps. En moins d’un an, il est promu à trois reprises. En fin de compte, il sera le responsable de 300 employés.

Un périple de 15 ans en Chine

La chance continuera à lui sourire, et en 2003, Jean-Paul obtient une bourse pour se rendre en Chine pour apprendre le mandarin. Il va séjourner pendant 15 ans dans l’Empire du Milieu, le pays de ses ancêtres.

Ce sera le choc, alors que Jean-Paul découvre la culture du travail. En Chine, la compétition est très féroce, nous décrit notre interlocuteur. « Vous devrez savoir que si vous êtes bon dans quelque chose, quelqu’un d’autre pourrait bien vous dépasser en 24 heures », nous dit-il.

Dans ce pays gigantesque, de plus d’un milliard d’habitants, tout le monde travaille très dur. « Je travaillais jusqu’à 2 heures du matin. Je m’endormais pour me réveiller à 6 heures. Donc, je dormais seulement entre 3 et 4 heures par jour », nous décrit-il.

Ce n’était pas facile pour Jean-Paul, vu qu’il était un étranger venant d’une petite île perdue de l’océan Indien. Ce qui finalement va triompher des obstacles : la capacité d’adaptation de Jean-Paul, ce qui lui permettra de survivre dans un environnement extrêmement compétitif, voire quelquefois hostile. En outre, son ouverture d’esprit et son dynamisme font qu’il est très apprécié des Chinois.

Ce gestionnaire hors-normes connaîtra des succès importants dans ce pays. Il va se surpasser et va apporter une nouvelle approche en ce qui concerne le management. « J’adore innover et pratiquement chaque deux ou trois mois, je le faisais », nous dit-il.

À 29 ans seulement, il est choisi pour être le ‘General Manager’ d’un hôtel cinq étoiles dans la capitale, Pékin. Il avait sous sa responsabilité une équipe de 500 personnes environ. Il avait aussi créé une galerie d’art, qui lui avait été très profitable.

En 2010, il ouvre sa propre entreprise de marketing et de communication, spécialisée dans l’art, la mode et les produits de luxe. La compagnie est actuellement gérée par un partenaire de Jean-Paul en Chine. Ce sera la première compagnie à faire le ‘networking’ en Chine, concept qui n’était pas familier dans le monde des affaires chinois.

Ce sont les parents de Jean Paul Lam qui l’ont toujours conseillé de travailler dur : chez les Lam, un homme doit savoir se débrouiller seul, peu importe les difficultés. « Dans la vie, il y aura beaucoup des problèmes donc il faut savoir comment surmonter les épreuves », affirme-t-il, tout en expliquant qu’il met en pratique les conseils de ses parents.

 Plus actif que jamais à Maurice

En 2018, c’est le grand come-back  dans son pays natal.

Aujourd’hui, Jean-Paul Lam agit comme consultant auprès des compagnies chinoises qui cherchent à investir à Maurice et auprès des compagnies mauriciennes qui cherchent à investir en Chine.

Mais depuis la pandémie de covid-19, ses affaires ont connu une baisse assez conséquente. Selon ses estimations, ses activités ne reprendront pas avant la fin de cette année-ci. « Je dois prendre aussi une décision si je dois vendre ma part ou pas, en ce qui concerne mon entreprise en Chine, vu qu’on avait été assez affecté avec la pandémie de covid-19 », nous explique-t-il.

Ce qui a donné à Jean-Paul le temps d’effectuer un retour sur lui-même.

Il veut ainsi se mettre au service des autres, à travers le travail social. Il a aussi découvert les multiples talents des artistes mauriciens. Comment évalue-t-il les artistes mauriciens, lui qui a vécu de longues années en Chine ? Il n’hésite pas à affirmer que « Nos artistes sont bien meilleurs que les artistes étrangers.»

Il passe ainsi le plus clair de son temps ces jours-ci à former des jeunes et à révolutionner le concept même de travail social. Comment effectuer cette révolution ? « Il faudrait faire le social à travers l’apport de la technologie », nous dit-il. Il fournira d’autres précisions en temps et lieu.

Quels sont ses projets pour le futur ? « Je rêvais toujours, depuis mon enfance, à ouvrir une école d’Arts et de Musique. J’adorais le chant, la danse et la chorégraph, et je veux transmettre cette passion aux jeunes générations », nous indique Jean Paul Lam.

Fiche Perso

Plat préféré : ‘Mine Apollo’

Un prof dont il se souvient toujours : Harry Bonne (Comptabilité)

Pays préféré : Il adore tous les pays qu’il a pu visiter

Livre préféré : Les livres de ‘Robin Sharma’

 

Sarah Khodadin