Kailash Trilochun: « Mo éna zotte la monnaie changé »

L’avis du Directeur des Poursuites publiques recherché pour une éventuelle charge provisoire contre Kailash Trilochun

Son retour était tant attendu. Dans une de ses premières déclarations à la presse, l’homme de loi n’a pas mâché ses mots envers le Premier ministre et ses ministres. Kailash Trilochun nie les faits qui lui sont reprochés et soutient qu’il est victime d’un complot.

Kailash Trilochun n’a pas mâché ses mots envers le Premier ministre sir Anerood Jugnauth sur ses honoraires de Rs 19 millions dont il a bénéficié quand il représentait cette instance régulatrice. La semaine dernière, le Premier ministre avait affirmé qu’il avait donné des instructions pou ‘fou li dehors partout’  à l’égard de Kailash Trilochun. À son retour au pays jeudi matin, la réplique de Kailash Trilochun ne s’est pas fait attendre. L’homme de loi est venu en détail comment il a pu encaisser la somme de Rs 19 millions quand il a représenté l’ICTA dans un procès. «Quand j’avais réclamé la somme de Rs 4 million, on m’avait mis à la porte, mais par la suite, le gouvernement a fait appel à moi pour défendre l’ICTA’’, raconte l’avocat. Une réunion a eu lieu au bureau du Premier ministre pour discuter de cette affaire en présence du Premier ministre sir Anerood Jugnauth, le ministre Roshi Bhadain, Pravind Jugnauth, qui occupait simplement le poste de député, le chairman de l’ICTA, Bhanooduth Beeharee, et de Kailash Trilochun. Lors de cette réunion, c’est le Premier ministre qui a suggéré que Kailash Trilochun envoie sa réclamation des honoraires par heure de travail. « Lors de cette réunion, c’est le Premier ministre lui-même qui a suggéré qu’on me paye 400 dollars par heure de travail, mais immédiatement, je l’ai prévenu que le procès allait prendre plus d’un jour », affirme Kailash Trilochun.

Quelques minutes après son arrivée à Maurice, Kailash Trilochun a été accueilli par le surintendant Manaram et l’assistant surintendant Seebaluck du Central Criminal Investigation Department (CCID). Il a été informé qu’il fait actuellement l’objet d’une enquête policière et qu’il devra rester à la disposition de la police pour donner sa version des faits. Chose que l’homme de loi a promise. Interrogé par la presse à l’aéroport, Kailash Trilochun a dans un premier temps affirmé, « Pé faire ène zoli soleil, mo bien content mo rentre Maurice, mo pé alle mo lakaz ». L’homme a fait une sortie contre la presse qui, selon lui, n’a pas fait son travail convenablement. Il a demandé aux journalistes présents d’aller vérifier les « minutes des board meetings »  de l’ICTA.

Commentant  la déclaration du Premier ministre sir Anerood Jugnauth et celle de Showkutally Soodun à son encontre, Kailash Trilochun a répliqué : « Sa dimoune kine dire fou moi dehors là, eski pas ine arrive l’heure pou Lepep fou li dehors, mo éna zotte la monnaie changé » 

 

Pas d’arrestation

Kailash Trilochun nie toute implication dans l’agression du chairman de l’ICTA, survenu le 26 mai dernier, à la rue Brabant. Arrivé à Maurice jeudi matin, Kailash Trilochun a été entendu pendant presque six heures par les enquêteurs de la Cellule Spéciale du CCID. L’avocat Kailash Trilochun, qui a nié les faits qui lui sont reprochés, et affirme qu’il ne connaît pas Sylvio Candahoo. « À aucaine moment, mo pane zoine Sylvio Candahoo, premièrement, mo pas conner ki sanlà sa », a confié Kailash Trilochun. Après son interrogatoire, le dossier a été envoyé au Bureau du Directeur des Poursuites publiques (DPP) pour solliciter son avis si une charge provisoire devrait être logée ou pas contre le suspect Trilochun.

Son homme de loi, Me Rama Valayden, déplore que les enquêteurs ont refusé un exercice de confrontation entre Kailash Trilochun et Sylvio Candahoo. Une prochaine étape de l’interrogatoire aura lieu la semaine prochaine.