[L.E] La méritocratie bafouée

Le Muslim Citizens Council (MCC) a appris avec stupeur et incompréhension la démission de Mme. Rashida Nanhuck, CEO par intérim du Mauritius Standards Bureau (MSB) pendant ces huit dernières années. Elle n’a jamais été promue au poste de CEO. Un subterfuge a été utilisé pour la remplacer à la tête de cette institution, où elle a exercé presque pendant 30 ans de bons et loyaux services.

Le MCC demeure perplexe quant aux faits troublants concernant la nomination d’une ancienne parlementaire, Madame Sandhya Boygah, dont la candidature fut rejetée dans un premier temps par le Conseil d’administration. Pire, quelques semaines plus tard, les membres de ce Conseil d’administration furent priés de plier bagage. Par la suite, pour la caser, le poste de General Manager fut créé. Car, pour accéder au poste de CEO, il est impérieux de procéder à un appel à candidatures et surtout de posséder certaines qualifications techniques qu’elle n’a pas. Cela est un cas flagrant de discrimination à l’encontre d’une fonctionnaire fidèle et un exemple honteux de népotisme.

Le MCC a toujours soutenu des nominations et des promotions qui prennent en compte la compétence, le talent, l’effort, la réussite et le mérite. En promouvant des critères de méritocratie, c’est-à-dire récompensant ceux et celles qui travaillent dur, le gouvernement contribue à bâtir une société basée sur l’équité et l’impartialité, surtout en ce moment où notre pays fait l’objet d’observations négatives des institutions internationales.

En effet, le MCC croit fermement qu’un pays qui souhaite promouvoir un engagement loyal de son peuple et encourager la bonne gouvernance, doit adopter une approche méritocratique dans tous les domaines. Cette nomination est dangereuse dans la mesure où elle crée la perception que pour réussir, nous devons accaparer les droits des autres de manière immorale et illégale et croire que pour accéder aux meilleurs postes, il faut toujours être bien vu par le pouvoir en place. Autrement dit, l’excellence et la performance ne comptent pas.

Mais ce qui est encore plus douloureux, c’est qu’une autre femme a accepté de profiter de cette situation outrageante, soit celle où une femme a été la victime. Nous nous demandons comment les mouvements féministes vont réagir à cette nomination scandaleuse ! Sinon, pourquoi ils sont  restés silencieux jusqu’ici.

Par contre, le MCC note que ceux et celles qui ont déserté leurs formations politiques sont récompensés généreusement et dans la foulée cela provoque de la frustration aux fonctionnaires méritants et sincères. De telles pratiques sont contre l’éthique et font fi des valeurs morales.

Au MCC, nous ne pensons pas que le cas de Madame Nanhuck relève de l’islamophobie. Cependant, nous estimons que si cela se confirme, le danger existe que de tels préjudices vont enflammer davantage la haine antimusulmane et utiliser comme chair à canon alimentant une perception de marginalisation de la communauté musulmane.

Au MCC, nous rêvons d’un pays où les meilleurs citoyens sont les gagnants. La personne qui convient à la bonne place. Cela n’est plus une utopie qui doit subir des railleries ou encore être ridiculisée, mais plutôt être célébrée. En outre, cela constitue un message positif eu égard à l’amélioration du concept des chances égales comme un moyen à rendre la méritocratie plus acceptable. Un jour, Maurice sera vu comme l’État le plus méritocratique du monde.

Le Secrétariat
The Muslim Citizens Council