[L.E]L’utilisation judicieuse des réseaux sociaux

Les progrès récents dans le monde de la communication font exploser les records à tous les échelons. Tenez, prenons comme exemple la radio qui a pris 38 ans pour atteindre 50 millions d’utilisateurs tandis que Facebook a atteint le même chiffre en seulement 2 ans.  C’est hallucinant. Aujourd’hui, tout le monde a un téléphone portable, quelque chose qui était un luxe il y a à peine 30 ans. Mieux, la plupart des gens ont même un Smartphone ce qui leur permet de surfer sur l’internet à tout moment avec un forfait abordable, prendre des photos hautes résolutions et partager avec n’importe qui, faire des vidéoconférences dans le monde entier et plein d’autres trucs les uns plus spectaculaires que les autres. Toutes ces facilités technologiques sont mises à la disposition des humains pour qu’ils en fassent bon usage car la technologie en soi n’est pas une chose mauvaise. Mais comme c’est souvent le cas, les humains trouvent toujours moyen de dénicher d’autres usages pour les gadgets qui leur tombent dans les mains. 

C’est l’usage qu’on fait d’une chose qui peut être sujet à des controverses – comme le couteau qui est si pratique pour couper des légumes mais qui en même temps peut servir pour commettre un meurtre. De la même manière, l’accès libre à l’internet permet à n’importe quel utilisateur d’avoir accès, incognito, à des contenus Haraam. Pire encore, c’est de voir  à quel point les gens sont aujourd’hui accros à leur portable, jusqu’à oublier d’accomplir le Salaat obligatoire, oublier de manger, de se laver ou de savoir qu’un monde réel existe en dehors de leur monde imaginaire qu’ils ont créé dans le Cloud, avec des profils Instagram, Twitter etc etc..

Nombreux sont ceux qui passent des heures à jouer en ligne des jeux vraiment stupides, faire des vidéos ‘tik tok’,  lire ou écrire des commentaires des gens sur toutes sortes de posts souvent à caractère diffamatoires etc etc. Et là, un outil de communication sensé nous aider dans notre vie quotidienne peut subitement se transformer en instrument causant notre perte dans ce monde comme dans l’au-delà. Comment oublier le cas de ce narcissique qui s’est permis d’insulter nos Ulémas, même ceux qui ne sont plus dans ce monde,  pour ensuite venir présenter des excuses pour sa diarrhée verbale.

De nos jours, il semblerait que plus on est taré plus on a une chance de devenir une vedette sur le net. Et que dire de ces Muftis auto-proclamés qui cherchent toujours prétexte pour ‘alimer difé’ entre les différentes écoles de pensée qui s’affrontent le temps du passage d’un évènement tel que Laylatul Mi’raaj, Shabé Baraat, Yaum-un-Nabi (s.a.w), Urs Ghawsé Paak etc) . Ils croient que la toile est un terrain de jeu sur laquelle ils peuvent lâcher leurs pulsions basses en se cachant derrière des profils soigneusement cachés  dans le but de semer des troubles sans être le moindrement inquiétés pour le mal qu’ils alimentent d’un manière cynique et vile.  De toute évidence, ces ‘snipers’ déguisés en mollahs anonymes ne veulent surtout pas  qu’on puisse retracer leurs identités.

Il y en a d’autres qui semblent être vraiment sincères et se posent des questions valables comme ‘comment mieux distribuer la Zakaat?’,  ou même ‘comment éradiquer la pauvreté dans la communauté’ etc etc. Quoique l’intention est surement bonne et ces questions méritent d’être posées, force est de constater que les réseaux sociaux ne sont probablement pas le forum approprié pour aborder des questions ayant une certaine sensibilité. Les problèmes de la communauté musulmane ne doivent pas être étalés sur la place publique, surtout pas dans les réseaux sociaux où des Jaahil peuvent s’exprimer avec autorité sur des sujets qu’ils ne maitrisent pas. Et ainsi, toute la communauté peut devenir la risée des autres. Et comme c’est souvent le cas, ceux qui voulaient faire du bien au départ finissent par créer un ‘Fitna’ encore plus dangereux pour l’unité de l’Oummah.

Mais que faut-il faire me demanderiez-vous? Faut-il pour autant rester les bras croisés et ne rien faire? Bien sûr que non !

Les problèmes majeurs de la communauté doivent être débattus par les responsables légitimes, de tous bords, dans un esprit bienveillant, mettant de côté les divergences, dans un cadre privé où les décisions  prises seront appliquées et travaillées en silence, sans faire de bruit dans le seul but de veiller aux intérêts des croyants et de se soucier de leur bien-être et leur développement. De par la nature même des réseaux sociaux, c’est-à-dire son envergure à toucher une audience vaste en quelques secondes, nous devons faire très attention sur le contenu de nos messages et de nos posts. Les législations en vigueur sont très strictes et un ‘post’ malheureux peut nous faire atterrir bêtement en prison. Donc la vigilance est de mise. Utilisons les réseaux sociaux pour:

1. Promouvoir la paix et l’harmonie entre les communautés.

2. Propager un message d’amour et de paix en publiant les sagesses du Saint Qur’aan et des Hadiths.

3. Faire des commentaires positifs. Ne rien poster qui puisse nuire ou blesser les autres. {En marge du Qurbani qui approche, nous faisons un appel à nos frères et sœurs de ne pas poster des vidéos qui puissent heurter les sentiments d’autres mauriciens. Soyons respectueux envers nos concitoyens.}

4. Bien vérifier la nature d’une information avant de poster. Les ‘fake news’ sont si difficiles à reconnaître et on peut se laisser piéger. En cas de doute, ne rien publier.

5. Attention aux blagues ! Poster une blague indécente n’est pas une action insignifiante. Il faudra répondre à Allah au Jour du Jugement sur nos posts indécents [acteurs ou actrices mal vêtus etc].

6.Evitez les polémiques, surtout politiques. A part des tracasseries, cela ne peut nous être utile.

7. Soyons toujours correct, poli et courtois. Les accès de colère ne sont pas productifs.

8. Ecrivons ou postons des contenus qui puissent être un moyen de Sadqa-e-Jaariya pour nous, comme un brin de sagesse qui soit utile pour les gens.    

Abdus Saboor Mohamed Saleh

NOTE : Les points de vue exprimés dans cette rubrique ne reflètent pas nécessairement ceux de la rédaction et n’engagent que les auteurs eux-mêmes.