La clique panique avec un leader à l’envers

Depuis la célébration de la Journée internationale des personnes âgées à Pailles, Pravind Jugnauth poursuit sa descente aux enfers. Un vrai homme d’État ne peut pas être irresponsable et menteur en plus d’être un faux démocrate. Après avoir berné l’électorat du No.7 avec la prétendue tenue d’une partielle, après avoir fait croire aux Mauriciens que la dissolution du Parlement n’interviendra pas de sitôt, et encore moins les législatives, le voilà prendre à contre-pied sa propre parole et son plus proche entourage pour annoncer un scrutin un jeudi en pleine période d’examens de fin d’études secondaires et le dépouillement le lendemain sans la moindre considération pour ce vendredi au caractère particulier pour de nombreux compatriotes.

Dans l’histoire de la dizaine d’élections générales depuis l’indépendance, avez-vous un jour vu la regrettée Lady Sushil Ramgoolam (en 1976 et 1982) et l’élégante et sympathique Veena Ramgoolam (depuis que son époux est leader du plus vieux parti politique) venir au Square Guy Rozemont pour s’ingérer dans les affaires internes du Parti travailliste ? Nous pouvons en dire autant pour d’autres formations, mais pas pour le MSM, pas pour Lady Sarojini et Kobita Jugnauth. Ceux qui parlent de plus en plus de l’implication de « lakwizine » dans la gestion des affaires du pays n’ont pas forcément tort.

L’épouse du leader  de l’alliance Morisien a dévalé les escaliers du Sun Trust jeudi dernier alors que se tenait le défilé des candidats du 7 novembre. Parallèlement, Sherry Singh au Bâtiment du Trésor dans le cadre d’un exercice similaire n’est pas passé inaperçu alors qu’une vingtaine de ministres et députés sortants étaient priés de plier bagages. L’un d’eux ira même jusqu’à dire « péché paye ici mem sa ! » Imaginez la déception, l’amertume et la frustration de cet ex-membre du Cabinet. Et il n’est pas seul, parmi ceux laissés sur la touche…

Avez-vous pensé, un seul instant, à l’alliance gouvernementale se rendant aux urnes avec un Soodhun qui a associé une importante frange de la population à la prostitution ; un Gayan qui a également déclaré publiquement que les crimes d’honneur était l’apanage d’une communauté ; un Rutnah qui, sans être ivre, est tombé dans une bassesse incroyable pour traiter une de nos consoeurs de « femelle licien » ; ou encore d’un Sesungkur et ses frasques dont celle d’avoir giflé un photographe dans un mariage. Des journalistes agressés par leurs partisans  sont une indication de la panique qui a gagné les rangs des jouisseurs. 

La liste est vraiment longue pour expliquer les actes extravagants de certains au pouvoir, ce qui justifie pourquoi une investiture leur a été refusée. Non, mais quel genre de leader est-ce Pravind Jugnauth qui a dissous le Parlement, fixé la date des élections dans le délai minimum sans que son équipe ne soit prête ? La chaise musicale à laquelle nous assistons ces jours-ci démontre la pagaille et le sauve-qui-peut des opportunistes. Les sévères critiques publiques que le « Premié minis limposte » essuie des Sesungkur, Dayal et autres Benydin ou des candidats ratés ne sont que le sommet de l’iceberg.

Le pire est à venir pour le fils menteur du ministre-mentor dont les promesses électorales auront un effet boomerang. Notre confrère Top TV a révélé, hier, le scandale Serenitygate impliquant Pravind et Kobita Jugnauth et le frère de celle-ci, le dénommé Sanjeev Ramdenee. La dilapidation des fonds publics par millions sous le « Film Rebate Scheme » est tellement scandaleuse, l’utilisation du pouvoir et de l’appareil d’État ne l’est pas moins qu’il y a lieu de se demander si un éventuel changement de régime ne devrait pas jeter les bases d’une commission d’enquête sur la gestion catastrophique des affaires du pays par la clique Jugnauth. Un clan de famille, de petits copains et de grands coquins ont joui jusqu’à la moelle. Ils sont en train de tout faire pour retourner au pouvoir. Des dettes publiques vertigineuses doivent interpeller chaque électeur…