La Contribution sociale généralisée à partir de ce mois-ci : La CSG va-t-elle tenir ?

 

À partir de ce mois-ci, les salariés et les employeurs du secteur privé, ainsi que les personnes ‘self-employed’ auront l’obligation de contribuer à la Contribution sociale généralisée (CSG), qui a remplacé le National Pension Fund (NPF). Toutefois, beaucoup d’entreprises du secteur privé sont dans le flou en ce qui concerne cette nouvelle forme de contribution. Le syndicaliste Jack Bizlall nous confie qu’il est en train d’analyser les chiffres avec un actuaire, et qu’il reviendra incessamment sur la question. Mais pour le moment, il tient à mettre en garde contre tout déficit dans le fonds de la CSG, comme cela se produit actuellement en France.

Pour les salaires de base jusqu’à Rs 50 000 par mois, la contribution des employés sera de 1,5 % sous la CSG et celle des employeurs de 3 %. Pour les salaires de base au-delà de Rs 50 000 par mois, la contribution de l’employé sera de 3 % et celle de l’employeur, de 6 %.

 « Le système que propose le ministre Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy est calqué sur la CSG française, de par son appellation, mais PAS par sa couverture sociale », nous explique Jack Bizlall. Avec une contribution à 3 % de la part des travailleurs et à 6 % de la part des employeurs, les fonds du NPF sont déjà déficitaires, nous affirme-t-il. Il faudrait savoir comment le nouveau fonds de la CSG tiendra, avec 1.5 % de contribution de la part des employés et 3 % de la part des employeurs. « S’il y a  déficit, nous nous retrouverions dans la même situation que la France », avertit-il. «  La CSG française est actuellement en crise », selon lui.

Il se demande si techniquement, la CSG va tenir. Selon lui, il y aurait de nombreux  paramètres qu’il aurait fallu prendre en considération : le salaire moyen des Mauriciens, le nombre de personnes qui touche plus de Rs 50,000, et l’espérance de vie des Mauriciens, entre autres. Ainsi, il est bon de savoir  que la moitié des travailleurs de Maurice toucherait moins de Rs 12 600, le salaire médian qui a été calculé par le National Minimum Wage Council en 2016. « J’aimerais bien lire le rapport d’un actuaire crédible sur la CSG », nous confie Jack Bizlall. Il nous explique qu’il a déjà pris contact avec un actuaire pour analyser les chiffres.

D’autre part, plusieurs CEO touchent plus de Rs 1 million par an. Ils auront à contribuer 9 % parce qu’ils sont leurs propres employeurs. Soit Rs 90 000 mensuellement. Jack Bizlall dit qu’il aimerait bien savoir quelles seront leurs pensions. Ainsi, ils toucheraint à la retraite le même montant que leurs salaires.

Pour terminer, le syndicaliste jette un regard sur la situation économique de Maurice. « Nous sommes en pleine crise économique, subissant encore les effets de la covid-19. Le ministre des Finances Renganaden Padayachy maintient la consommation par l’endettement outrancier des ménages. Je ne peux vous dire où il va. Lui non plus, je pense, ne le sait pas. Pour le reste, je lui donne le bénéfice du doute. Jusqu’au prochain budget, pas plus », devait conclure Jack Bizlall.

 

Neevedita Nundowah