La drogue et les féminicides : des sujets toujours préoccupants

Bilan sur le plan social pour 2022

Sur le plan social pour 2022, il y a eu une certaine normalisation, vu que la covid-19 ne pose plus le même danger qu’au début de la pandémie. Ainsi, au cours de cette année, les gens ont commencé à reprendre leur routine quotidienne, sans avoir à se soucier des masques et autres restrictions sanitaires. Néanmoins, il y a eu beaucoup de faits divers qui ont défrayé la chronique durant cette année. Pour le présent bilan, nous nous sommes focalisés sur la reprise chez les élèves, et sur deux phénomènes de société inquiétants, notamment la violence domestique et le trafic de drogue, qui prennent de l’ampleur.

L’ère du post-covid : un grand soulagement pour les élèves

Durant 2022, le rythme scolaire de nos élèves est plus ou moins retourné à la normale, que ce soit pour les élèves du PSAC, du SC et du HSC après le chamboulement provoqué par la covid-19, un chamboulement qui a duré deux longues années. Les enfants ont repris le chemin de leurs établissements scolaires, ce qui a été bénéfique et salutaire pour eux.

La période de covid-19 a été angoissante et traumatisante pour nombre d’élèves. Les élèves ont dû faire preuve d’adaptation, que ce soit face aux restrictions sanitaires ou aux cours en ligne. Ils ont dû rester concentrer sur leurs objectifs et utiliser leur temps libre pour rattraper le temps perdu.

Après des mois d’attente, ce fardeau psychologique leur a été enlevé. Beaucoup d’élèves ont été soulagés de finalement pouvoir passer leurs examens et de continuer leur parcours académique.

Violence domestique : aucun signe d’une baisse

Les cas de violence domestique débouchant sur des crimes passionnels augmentent. Ces derniers temps, des féminicides atroces ont fait la une des journaux. Il y a eu le cas de Sanjana Khoodeeram, qui avait été tuée et calcinée dans une voiture par son concubin, Kishan Buldee, un policier. Il y a aussi eu le meurtre d’une receveuse d’autobus, Teenah Roy Tuppsee, qui avait été poignardée à plusieurs reprises à la poitrine par son compagnon, Rajesh Chukowry. Cela projette l’image d’une société tourmentée par des maux invisibles, comme nous l’explique Azeemah Beeharry, psychologue.

L’augmentation de ces cas n’est pas reliée à une seule cause, nous fait comprendre la psychologue. « Il s’agit d’un cumul de facteurs, qui évoluent et qui interagissent à leur tour avec d’autres facteurs », affirme-t-elle. Ces facteurs peuvent comprendre des antécédents de violence dans la famille, la consommation de substances illicites, une perte d’emploi, les inégalités de genre et notamment les stéréotypes qui encouragent les hommes à adopter des normes de masculinité comme l’usage de la force, ainsi de suite.

« Mais il est grand temps de trouver une solution pour mettre fin à cette problématique dans la société. Il faut tacler ce fléau social d’urgence. Il faut que nous travaillions plus pour apporter un changement en soi. Ce genre de crimes n’ont pas leur place dans une société civilisée », estime la psychologue.

La drogue continue à gagner du terrain

Depuis ces dernières années, la consommation des stupéfiants s’amplifie et se diversifie, touchant désormais la société mauricienne dans son ensemble. Ce fléau ronge notre société à tous les niveaux. On constate aussi que ce sont les jeunes qui sont le plus souvent exposés à ce fléau. Cette augmentation peut être expliquée par une plus grande facilité à accéder à ces substances, ainsi que le désir d’échapper à tout le stress quotidien.

« Il faut consacrer du temps pour nos jeunes, pour qu’ils n’empruntent pas les mauvais chemins et se retrouvent piégés dans l’enfer de la drogue. Il faut sensibiliser davantage nos jeunes. Il faut prendre les bonnes initiatives pour les mettre sur la bonne voie », plaide Azeemah Beeharry. « Je pense qu’il est grand temps de travailler sur un plan d’accompagnement pour les jeunes et les autres personnes qui sont tombés dans le fléau de la drogue. »