La même rengaine

Le père et le fils étaient visiblement heureux de pouvoir faire le trajet en métro, ou tram plutôt, lors de son E-launch, cette semaine. Comme prévu, c’est en surfant sur cette vague d’engouement et d’allégresse d’une partie de la population, conquise par la beauté de Mauricio, que le Parlement sera dissout cette semaine. Ainsi, le métro sera de nouveau au cœur de la prochaine campagne électorale. Les mêmes personnes qui avaient critiqué le projet de métro-léger il y a cinq ans de cela vanteront désormais les mérites du Metro Express. La fameuse lettre adressée au Shriman Modi Ji par Pravind Jugnauth le 28 octobre 2014 pour protester contre la signature du contrat de ce projet a du coup été relégué aux oubliettes. Idem pour le retentissant « sa couyonade métro-léger la OUT ! » de SAJ à la veille des précédentes élections générales. Quelqu’un devrait peut-être « coupe lalang » du tandem papa-piti pour avoir menti aussi outrageusement à la population.

Non content d’avoir saigné à blanc les caisses publiques pour les divers « soft launch » à coups de plusieurs dizaines de millions de roupies, Pravind Jugnauth a cru bon de faire miroiter à nos aînés l’espoir qu’ils percevront une pension de Rs 13 500 dès la fin de janvier 2020 dans l’éventualité qu’il retourne au pouvoir. Et bien entendu, le père, qui n’est plus sage depuis un moment, était là pour veiller à ce que cette annonce ne soit pas critiquée, au risque de voir « lalang coupé ». Tant pis si nous restons sur notre faim quant aux modalités concernant cette nouvelle promesse électorale dont l’objectif principal demeure d’appâter une section de la population qui représente 23% des votants. Bref, la pension de vieillesse sera encore une fois à l’avant-plan de la campagne électorale, comme elle le fut en 2014. À en croire que les vieilles personnes ne lui servent que de marchepied pour atteindre ses objectifs pouvoiristes, d’autant qu’il est évident que cette hausse ne serait pas concrétisée de sitôt. Mais bon, qui s’en soucie ?

Puisque la Nandanee s’est exilée en Italie, c’est sa fille, Jeshna Oogarah (baptisée Soornack par une section de la presse pour des raisons évidentes) qui s’est invitée dans le bal pour prêter main forte au gouvernement. Comme par hasard, la jeune femme a subitement décidé, à la veille des élections, de sortir de l’ombre pour dénoncer les préjudices qu’elle a subis en raison des relations entre sa mère et l’ancien Premier ministre. En quoi ces prétendues révélations sont-elles d’intérêt public ? Si elles visaient à nuire à Navin Ramgoolam, elles n’ont en aucun cas eu l’effet l’escompté, « l’affaire » Nandanee Soornack étant connue de tous. L’alliance gouvernementale, en dépit de tous les moyens financiers et logistiques dont elle dispose, est à bout de souffle. Elle manque cruellement de vision, sinon que de copier-coller. Tiens, est-ce une coïncidence que la nouvelle application « ensam tou possib » de Pravind Jugnauth ressemble au slogan « ensemble tout devient possible » de Nicolas Sarkozy ? Du ‘parallel thinking’, sans doute, comme tel avait été le cas pour le clip des JIOI…