La police consomme Rs 7 millions de poissons par an

Friande de Cateaux, de Dame Beri et de Capitaine

  • La police ignore l’Audit et renouvelle le contrat au même fournisseur 

Le dernier rapport de l’Audit avait vivement critiqué la force policière dans la section réservée à cette entité gouvernementale. Ainsi, sous le ‘heading’ Procurement of Frozen Headless Gutted White Fish, l’Audit avait dénoncé le fournisseur, HK & D. Nandee Co. Ltd, vu que la fourniture de poissons de mai 2015 à avril 2016  a été très irrégulière avec seulement 29,100 kgs fournis, au lieu de 47,500 kgs comme stipulé dans le contrat.

Ce qui fait dire à l’Audit que ce n’est pas raisonnable que le contrat ait été attribué au même fournisseur en dépit de cette irrégularité de taille : « It does not sound reasonable that a new contract was awarded to the same supplier despite the contract specifications were not complied with in the previous contract. The MPF should review past performance of Contractors before awarding new contracts ».

Or, nous sommes aussi en possession d’un Award of Procurement Contract qui fait état d’un contrat octroyé à nul autre que H.K. & D. Nandee Co. Ltd basée à la Route Palma à Quatre-Bornes. En effet, en août de l’année dernière, la Mauritius Police Force a commandé un total de 51,6 tonnes de poissons blancs pour un coût total de Rs 7 208 520.  Il faut noter que le prix que coûte le poisson au kilo est de Rs 139,70. On parle ici de cateaux, de Dame Beri ou encore de capitaine, des poissons de premier choix sur le marché.

Où vont tous ces poissons ?

Ce nombre démontre une hausse dans la consommation de poissons par la Mauritius Police Force. Pendant l’année financière 2015-2016, 47,5 tonnes de poissons avaient été commandées pour la somme de Rs 7 025 250 à la même compagnie, mais, comme révélé plus haut, seules 29,1 tonnes avaient été livrées.

Mais que fait la force policière avec autant de poissons annuellement ? C’est la Tender Unit de la Police qui alloue le contrat et ensuite le Bureau du Commissaire distribue à telle ou telle unité leur quantité de poisson. Le bureau du Commissaire de police refuse de s’exprimer sur le sujet. Il n’est un secret pour personne que les policiers en service dans les postes de police n’obtiennent aucune nourriture de même que les gardes-côtes.

Le sergent Jaylall Boojhawon, président de la Police Officers Solidarity Union nous indique : « Je peux vous confirmer que ce ne sont pas toutes les unités qui en profitent de ces 50 tonnes de poisson. Il se peut que cette quantité de poissons est distribuée à  la SSU, la SMF ou à la Police Training School ».

Pour ce qui est de Police Training School, le sergent Boojhawon nous informe que ce centre ne fonctionne qu’en temps de formation des policiers, ce qui signifie qu’il n’est pas en activité continue tout au long de l’année. « Il faut comprendre que le poisson n’est pas dans les assiettes tous les jours. Disons qu’on sert du poisson deux fois par semaine dans ce centre. » Compte tenu des autres unités de la police mauricienne, soit la Special Supporting Unit et la Special Mobile Force, ces deux unités comptent au total 2 130 officiers approximativement. La question est toujours d’actualité : où vont donc tous ces poissons ?

Notons que Le prochain contrat sera alloué en mars 2018.