La saison qui s’annonce chaude

Les cyclones ne manqueront pas

L’été est déjà là, avec son lot de grosses pluies et de cyclones. Les Mauriciens, ainsi que les habitants des iles avoisinantes, savent qu’ils doivent s’attendre à quelques dépressions tropicales chaque année. Toutefois, selon certaines indications, malheureusement, la saison cyclonique s’annonce assez menaçante, de l’avis des météorologistes. Il y aura ainsi plus de cyclones que durant la saison précédente. Dans ce dossier, nous vous proposons ce que vous devez savoir sur les cyclones et les précautions que vous devez prendre.

Déjà le premier cyclone de la saison ?

Parlez de lui et il pointe le bout de son nez ! Selon Météo-France, une tempête tropicale pourrait se former ce dimanche où durant le début de la semaine. Un communiqué en ce sens a été émis par cet organisme mercredi dernier pour annoncer les probabilités qu’Ambali, le tout premier cyclone de la saison 2019-2020, se forme. Sa trajectoire n’est toutefois pas connue pour l’heure.

Un prévisionniste de la station météorologique de Vacoas nous a d’ailleurs confirmé la formation d’Ambali, qui n’est pour l’heure qu’une basse pression. « Nous devons suivre le mouvement du prochain cyclone pour pouvoir dire s’il est une menace ou non pour Maurice. On note aussi qu’il y a des formations à l’ouest de Diego Garcia en cette saison. De plus, il y aura plus de cyclones dans les environs pour cette saison cyclonique, comparé à  la dernière saison », nous confirme notre interlocuteur.

La formation d’un cyclone 

Le cyclone tropical est la calamité naturelle la plus active dans l’ensemble de la zone tropicale, comprenant l’Océan indien, et fait des centaines, voire même des milliers de victimes sur son passage, par an. À travers le monde, le cyclone est connu sous différents noms : ‘ouragan’ dans l’Atlantique Nord et le Pacifique Nord-Est, ‘typhon’ en Asie de l’Est et ‘cyclone’ dans les régions de l’Océan indien.

Deux conditions sont nécessaires à la formation d’un cyclone. D’abord, la température l’eau de mer doit être d’au moins de 26 °C .C’est l’évaporation rapide de l’eau de mer, chaude et d’humide, donc plus légère, qui va produire l’énergie nécessaire au mouvement circulaire du cyclone, qui entraînera ensuite le mouvement de rotation qui déclenche à son tour des vents violents.

L’autre condition est un éloignement minimum de l’équateur de 5° (550 km), car c’est la rotation de la terre qui permet de mettre le phénomène en mouvement. Trop près de l’équateur, le cyclone n’avancerait pas car les deux hémisphères fonctionnent différemment. Là, on note que dans l’hémisphère nord, les cyclones tournent dans le sens contraire des aiguilles d’une montre et inversement dans l’hémisphère sud. Comme Maurice se situe dans le sud du globe, le cyclone a un mouvement dans le sens des aiguilles d’une montre, mais le même phénomène aura un mouvement contraire au sens des aiguilles d’une montre dans les régions du pôle-nord, par exemple.

Liste des noms des prochains cyclones

Le système de dénomination des cyclones tropicaux a été introduit en 1960. Certains se  souviennent encore de cette année, où Maurice a été frappée par le cyclone Alix et par le cyclone Carol, deux cyclones dévastateurs qui avaient mis le pays à genoux. Madagascar, la Réunion, les Seychelles, les Comores et Maurice utilisent une liste commune de noms pour identifier les tempêtes tropicales. Maurice est responsable de la désignation des tempêtes se formant dans une région spécifique de l’océan Indien. Ci-dessous, la liste des noms des cyclones pour la période 2019-2020 :

1              AMBALI (Malawi)

2              BELNA (Maurice)

3              CALVINIA  (Afrique du Sud)

4              DIANE (Botswana)

5              ESAMI   (Zimbabwe)

6              FRANCISCO (Mozambique)

7              GABEKILA (Swaziland)

8              HEROLD (Seychelles)

9              IRONDRO (Madagascar)

10           JERUTO (Kenya)

11           KUNDA (Zimbabwe)

12           LISEBO  (Lesotho)

13           MICHEL (France)

14           NOUSRA (Comores)

15           OLIVIER                (Maurice)

16           POKERA (Malawi)

17           QUINCY (Seychelles)

18           REBAONE (Botswana)

19           SALAMA (Comores)

20           TRISTAN (France)

21           URSULA (Kenya)

22           VIOLET  (Afrique du Sud)

23           WILSON (Mozambique)

24           XILA (Madagascar)

25           YEKELA (Swaziland)

26           ZAINA (Tanzanie)

D’ou vient le terme ‘cyclone’ ?

Le terme cyclone a été créé par le capitaine de marine anglais Henry Piddington (1797 – 1858), à la suite de ses études sur la terrible tempête tropicale de 1789 qui avait tué plus de 20 000 personnes dans la ville côtière indienne de Coringa.

En 1844, il publia ses travaux sous le titre The Hornbook for the Law of Storms for the Indian and China Seas (Mémoires sur les tempêtes de l’Inde). Les marins du monde reconnurent la grande qualité de ses travaux et Piddington fut par la suite nommé président de la ‘Court of Marine Inquiry’ de Calcutta.

En 1848, dans The Sailor’s Hornbook for the Law of Storms (Guide du marin sur la loi des tempêtes), une version agrandie et complétée de son œuvre originale, ce pionnier de la météorologie devait comparer le phénomène météorologique des tempêtes à un serpent s’enroulant en cercle, kyklos en grec, d’où cyclone.

Afzal Goodur, Monsieur Météo :
« Il y aura au moins deux cyclones intenses »

« Pour cette saison, on doit s’attendre à plus de formations avec au moins deux cyclones qui seront très puissants. De plus, l’atmosphère dans la région est très favorable aux cyclones en ce moment. Quelques cyclones peuvent passer par le canal de Mozambique mais on doit s’attendre à tout car à ce stade, c’est un peu tôt de prédire pour toute la saison. Aussi, les cyclones viendront avec leurs lots de pluies et le risque d’inondations est bien présent.

Les cyclones qui ont ravagé Maurice 

29 avril 1892. Cette date a marqué l’histoire du pays avec le passage d’un puissant cyclone qui  n’a été chez nous que pour un jour mais qui avait mis le pays à genou. Pas moins de 1 200 personnes y  avaient laissé la vie, avec plus de 4 000 blessés. Il y avait aussi plus de 50 000 sinistrés. Toutefois, vers cette époque, il n’y avait pas de station météorologique et les cyclones ne recevaient pas de nom. Ce fut le troisième cyclone le plus meurtrier jamais enregistré dans l’hémisphère sud. Ci-dessous, la liste des autres cyclones qui ont ravagé Maurice, de mémoire d’homme.

Alix – 16 janvier 1960 au 20 janvier 1960

Carol – 25 février 1960 au 29 février 1960

Jenny – 27 février 1962 au 28 février 1962

Danielle – 17 janvier 1964 au 20 janvier 1964

Gervaise – 5 février 1975 au 7 février 1975

Claudette – 21 décembre 1979 au 23 décembre 1979

Laure – 12 mars 1980 au 13 mars 1980

Bakoly – 23 décembre 1983 au 26 décembre 1983

Firinga – 27 janvier 1989 au 29 janvier 1989

Hollanda – 9 février 1994 au 11 février 1994

Dina – 20 janvier 2002 au 22 janvier 2002

Les avertissements cycloniques

La perturbation atmosphérique devient d’abord une dépression tropicale, puis une tempête, puis finalement un cyclone. Comme tous les Mauriciens le savent, il y a différents avertissements à l’approche d’un cyclone, dépendant de la dangerosité, comme décrits ci-dessous.

Classe I  Cet avertissement est émis 36 à 48 heures avant que des rafales d’au moins 120 km/h n’atteignent Maurice ou Rodrigues.

Classe II  Avant que les 120 km/h ne deviennent une réalité, cet avertissement doit être émis 12 heures en avance pendant la journée

Classe III : À 6 heures que l’anémomètre affiche 120 km/h, la classe III doit être émise.

Classe IV : Du moment que les vents arrivent à 120 km/h dans certains endroits, la classe IV est aussitôt émise.

Fin d’alerte : Un avis est émis quand il n’y a plus aucune probabilité de vent atteignant les 120 km/h.