La série noire des attaques contre les bureaux de change se poursuit

Braquage à Shibani Finance de La Preneuse

  • 4 vols en deux mois

La somme emportée avoisine les 2 millions de roupies. Quatre hommes armés, circulant à bord d’une voiture, ont menacé le vigile avec un sabre avant de commettre leur forfait. C’est le deuxième braquage en une semaine, après celui de la succursale de Thomas Cook à Arsenal mercredi matin. La police soupçonne l’œuvre d’une bande organisée.

Elles donnerait du fil à retordre aux différentes unités de la Criminal Investigation Division (CID) depuis novembre dernier. Ils sont entre trois et quatre individus, portant des cagoules, qui sont à l’affût de plusieurs maisons de change. Western Union, Thomas Cook et Shibani Finance en ont fait les frais.

Le dernier cas en date, c’est à La Preneuse que les malfrats ont sévi, aux alentours de 16 heures ce vendredi 8 décembre. Le vigile de service n’a pas eu le temps de réagir. Les quatre hommes qui circulaient à bord d’une voiture, portant des cagoules, et armés de sabres, ont fait irruption à l’intérieur de la succursale. Le vigile, qui a initialement tenté d’opposer une résistance, a été menacé. Ce dernier n’a rien pu faire, laissant partir les quatre hommes avec un butin important.

L’attaque s’est déroulée en moins de deux minutes, selon des sources policières. Vendredi soir, les limiers de la CID de Rivière-Noire, sous la houlette du surintendant Daniel Monvoisin, ont réquisitionné les images enregistrées des caméras de surveillance de la succursale. Impossible à ce stade d’identifier les malfrats.

Un autre vol a eu lieu mercredi dernier à la succursale de Thomas Cook à Arsenal. Cette fois-ci, trois hommes encagoulés, armés de sabres et d’un revolver, ont blessé le vigile à coups de sabre au dos avant d’emporter une somme de Rs 150 000. Dans sa déposition à la police, le vigile, âgé d’une quarantaine d’années, et habitant Cité La Cure, a expliqué que les hommes armés sont arrivés à bord d’une voiture de couleur grise aux alentours de 9 heures. Dans un premier temps, il a tenté de se défendre avec une chaise métallique. Mais face aux trois hommes, il a fini par céder, après avoir reçu des coups de sabre au dos. Il s’en est sorti avec 10 points de suture.

Inquiétude des Casernes centrales

Dans la nuit du 16 au 17 novembre dernier, lors d’un vol avec effraction, un coffre-fort contenant environ Rs 900 000 avait été emporté par trois individus encagoulés, toujours à l’agence de Thomas Cook à Arsenal, qui a été la victime d’un autre vol mercredi dernier. S’agirait-il des mêmes personnes ? Lors du vol de novembre, les malfrats étaient parvenus à désactiver le système d’alarme avant d’emporter le coffre-fort. En constatant une défaillance ce soir-là, la compagnie chargée de la surveillance de Thomas Cook avait même envoyé une équipe sur place pour des vérifications. Mais en constatant que les rideaux métalliques étaient baissés, les agents de sécurité sont repartis. Le vol a été commis après leur départ, selon la police.

Dans la nuit du 9 novembre, trois hommes armés avaient emporté un coffre-fort contenant Rs 600 000 de la succursale de la Western Union à Flic-en-Flac. Les images des caméras de surveillance montrent que les hommes encagoulés ont emporté le coffre-fort en moins d’une minute. Sont-ils des habitués des lieux ?, se demandent les enquêteurs.

En trois occasions, ils ont échoué, selon la police. Notamment à Mont Choisy, chez Shibani Finance, à Goodlands chez Thomas Cook et à la Western Union de Mahébourg.

Cette affaire a mobilisé plusieurs unités de la police dans le nord. Parmi, la CID, la Field Intelligence Officers (FIO) et la Northern Division Special Squad. Pour l’heure, les enquêteurs sont convaincus qu’il s’agirait des mêmes personnes qui seraient impliquées dans ces cas de vol.

Même si elle ne veut rien affirmer pour l’heure, la police soupçonne un lien direct entre ces différents cas. Elle est d’avis que ce serait l’œuvre d’une bande organisée qui planifie minutieusement ses coups avant de passer à l’acte. Pour l’heure, les enquêteurs préfèrent garder secrètes les similarités relevées entre les différents cas de vol, car ils ne veulent pas compromettre le déroulement de l’enquête.

Les Casernes centrales affichent leurs profondes inquiétudes face à cette recrudescence de vols avec violence à travers l’île, surtout à l’approche des fêtes de fin d’année, dans les endroits prisés par les touristes. De ce fait, un mot d’ordre a été donné pour renforcer les effectifs dans les endroits à risque.