L’accord Chagos : Pas une question d’arrogance, mais de patriotisme et de souveraineté

Il se dit docteur en géopolitique. Mais cet agent patenté de Pravind Jugnauth qui exprime régulièrement ses opinions biaisées dans la presse écrite et parlée ne voit que du feu sur l’accord signé entre le précédent régime MSM et le gouvernement britannique à la veille des élections, dans le dos de la population. Le docteur en géopolitique qu’il est ne voit aucune contradiction entre le fait que « the United Kingdom will agree that Mauritius is sovereign over the Chagos Archipelago, including Diego Garcia » mais que « for an initial period of 99 years, the United Kingdom will be authorised to exercise with respect to Diego Garcia the sovereign rights and authorities of Mauritius », selon les termes de l’accord conclu le 3 octobre 2024. Pour lui, le refus de signer cet accord relève d’une question « d’arrogance » (l’Express du 17 janvier 2024) au lieu d’une question de patriotisme et de souveraineté alors que le locataire voulait devenir propriétaire. Décidément, certains ne s’arrêteront devant rien pour louer la « victoire » présumée de Pravind Jugnauth alors que l’accord qu’il avait conclu avec les Britanniques ne relevait que d’un « sell out » pur et simple.

Prétendre que le gouvernement de Navin Ramgoolam « marche à pas de tortue » sur le dossier Chagos relève tout bonnement de la mauvaise foi et prouve que ce docteur en géopolitique, qui est à la recherche d’une embauche après son retour à Maurice, ne connait rien à l’actualité. Il est clair que, depuis les dernières élections, le Premier ministre accorde une attention particulière et prioritaire à ce dossier. En témoigne ses différentes rencontres avec des officiels britanniques dont Jonathan Powell, discussions et déclarations faites à l’Assemblée nationale et largement relayées par la presse locale. Mais ce détail a dû surement échapper au défenseur du MSM qui à défaut d’un ticket pour les dernières élections générales, comme l’autre politologue auto-proclamé, rêvait sans doute d’obtenir un poste d’ambassadeur si Pravind Jugnauth revenait au pouvoir. Qu’il se laisse guider par sa frustration et son amertume pour déverser ainsi sa bile sur un sujet aussi sensible que les Chagos, il faut pouvoir le faire, surtout quand on prétend connaître et comprendre la géopolitique. C’est vrai qu’au royaume des aveugles, les borgnes sont rois.

Que ce docteur en géopolitique, qui prédisait une sévère défaite de l’Alliance du Changement mais qui a été pris de court par le 60-0 qui a suivi, prenne bonne note de ce qu’a dit Navin Ramgoolam dans l’Express de samedi. « La revendication mauricienne repose sur trois critères principaux. En premier lieu, Maurice revendique la souveraineté sur l’ensemble de l’archipel des Chagos, y compris Diego Garcia. Deuxièmement, les discussions portent sur la durée du bail de Diego Garcia. Selon l’accord Jugnauth-Starmer, le Royaume-Uni conserverait un bail de 99 ans renouvelable sur cette île stratégique sans que l’on ait notre mot à dire. Un véritable ‘sell out’. Le troisième point concerne les finances. On insiste sur la nécessité de prendre en compte l’inflation, un facteur important qui avait été négligé dans le texte précédent ». Il a parfaitement raison de ne pas vouloir céder sur ces points. Cela ne sert à rien d’avoir un deal mal ficelé qui nous liera les mains et les pieds pour presqu’un siècle.