L’administration Trump prépare une nouvelle vente d’armes à l’Arabie saoudite

L’administration du président Donald Trump veut à nouveau vendre des armes à l’Arabie saoudite, un an après un mégacontrat conclu malgré l’opposition du Congrès, a révélé mercredi un influent sénateur américain, qui s’y oppose.

« L’administration tente actuellement de vendre des milliers de bombes de précision supplémentaires à “l’ami” du président, le prince héritier Mohammed ben Salmane », indique l’élu du New Jersey Bob Menendez dans une tribune publiée sur le site de CNN.

Le gouvernement veut conclure cette vente, dont les détails n’ont pas encore été rendus publics, « alors que les Saoudiens disent vouloir mettre un terme à leur guerre ratée et brutale au Yémen », ajoute-t-il.

M. Menendez, numéro deux de la commission des Affaires étrangères du Sénat, rappelle qu’un précédent projet de vente d’armements divers à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, pour un total de 8 milliards de dollars, avait été bloqué par le Congrès après l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

Les services de renseignement américains avaient conclu que le meurtre avait été commandité par le prince héritier, rappelle le sénateur qui qualifie Mohammed ben Salmane de « capricieux despote saoudien qui croit qu’il peut massacrer ses détracteurs sans conséquence ».

Face à l’opposition du Congrès, le chef de la diplomatie Mike Pompeo avait invoqué une obscure procédure « d’urgence » pour débloquer les ventes d’armes à Riyad.

« Aujourd’hui, un an après, il n’y a toujours aucune justification à vendre des bombes à l’Arabie saoudite. C’est pourquoi je suis particulièrement troublé que le département d’État ait encore refusé d’expliquer pourquoi il est nécessaire de vendre des milliers de nouvelles bombes à l’Arabie saoudite, en plus des milliers d’autres qu’il reste à livrer au titre de “l’urgence” de l’an dernier », note M. Menendez, qui appelle le Congrès à rejeter cette nouvelle vente d’armes.

M. Trump a limogé récemment, à la demande de Mike Pompeo, l’inspecteur général du ministère des Affaires étrangères Steve Linick, qui enquêtait notamment sur cette procédure d’urgence.

SOURCE lapresse