Laina Rawat : « Je n’ai jamais dit que Bhadain est exonéré de tout blâme ! »

  • Si Lutchmeenaraidoo n’est, lui, pas d’accord à l’effet qu’il soit le principal responsable, il doit venir de l’avant pour le dénoncer. Mais il reste toujours en réflexion !

La vérité, toute la vérité et rien que la vérité. C’est tout ce que cherche à savoir Laina Rawat. C’est en somme l’explication qu’elle donne pour justifier sa présence aux côtés de Roshi Bhadain au meeting du Reform Party le 1er mai dernier. « N’est-il pas mieux placé pour savoir ce qui s’est passé à l’intérieur du gouvernement ? » martèle la fille cadette de Dawood Rawat qui dit, dans la même foulée, ne pas regretter sa présence sur la plateforme du Reform Party malgré les insultes. Sa décision, elle l’assume entièrement et les critiques ne l’arrêteront pas dans son combat, bien qu’elle semble en être très affectée…

 

 Zahirah RADHA

 

Q : Votre présence sur l’estrade de Bhadain a choqué tout le monde. Était-ce une décision réfléchie ou vous êtes-vous laissée manipuler ?

On dit que j’ai été manipulée mais la réalité c’est que je ne suis pas quelqu’une qui se laisse influencer par qui que ce soit. Roshi Bhadain avait promis de révéler des vérités sur BAI et c’est dans cet esprit que j’y suis allée, dans l’espoir de les connaître.

 

Q : En étant à ses côtés, ne l’exonérez-vous pas de tout blâme dans l’affaire BAI alors qu’il a quand même été partie prenante dans le démantèlement du groupe ?

Dans quelle façon l’ai-je exonéré de tout blâme ? Est-ce que j’ai dit que Roshi Bhadain n’est pas allé à la MBC pour défendre le démantèlement du groupe ou qu’il n’a pas fait ceci ou cela ? Je n’ai jamais tenu de tels propos. J’ai simplement dit qu’il n’a pas écrasé la BAI, c’est-à-dire qu’il n’était pas celui qui avait pris cette décision. C’est aussi simple que cela. Roshi Bhadain est avocat et sait parler très bien. Il peut donc se défendre lui-même. Mais moi je n’ai jamais dit qu’il était exonéré de toute l’affaire.

 

Q : Quel signal vouliez-vous envoyer en vous présentant sur la plateforme de Roshi Bhadain ?

Je voulais que la population se souvienne de l’existence de la BAI. On doit connaître toute la vérité de ce qui s’est passé. Car jusqu’à présent, personne n’est venu de l’avant pour raconter de A à Z ce qui s’est réellement passé.

 

Q : De qui attendez-vous d’avoir cette vérité, d’autant que ni Roshi Bhadain ni Vishnu Lutchmeenaraidoo, que vous avez accusé lors du meeting, ne sont au gouvernement ?

Comment Lutchmeenaraidoo peut-il se permettre de prendre une décision aussi grave que cela et d’aller se cacher après et que l’histoire l’oublie ? Et pourquoi tout le monde se fixe-t-il sur une seule personne ? Et si Bhadain veut parler, autant qu’il le fasse ! N’est-il pas mieux placé pour savoir ce qui s’est passé à l’intérieur du gouvernement ? Si Lutchmeenaraidoo n’est, lui, pas d’accord à l’effet qu’il soit le principal responsable, il doit venir de l’avant pour le dénoncer. Mais il reste toujours en réflexion !

 

Q : Mais votre objectif a-t-il été atteint en vous rendant à ce meeting ?

Dans la vie, cela prend toujours du temps avant qu’on atteigne son objectif. D’ailleurs, les derniers jours ont été très durs, surtout après les insultes que j’ai eues sur les réseaux sociaux. J’ai pris une décision pour connaître la vérité, pour le pays, les victimes, les ex-employés et leurs familles, mais je n’ai eu que des insultes. Je peux vous dire que c’est très difficile, d’autant que je suis mère de trois enfants. J’ai vécu de nouveau l’épisode de 2015. Mais si je n’avais pas fait les choses différemment, saura-t-on la vérité ? Les élections viendront prochainement et tout le monde oubliera la BAI. L’histoire ne retiendra que leur version des faits alors que celle-ci ne s’est jamais avérée.

 

Q : Aucun regret donc, malgré les insultes ?

Il ne faut jamais avoir des regrets dans la vie. Tout ce que je veux, c’est de connaître la vérité. Je ne l’ai pas fait pour la politique politicaille ou pour faire tort à qui que ce soit. Notre vie et notre groupe ont basculé. Ils m’ont arrêtée et détenue. Je ne comprends pas pourquoi les gens sont choqués quand je cherche à obtenir des explications auprès de ceux qui étaient à l’intérieur du gouvernement. Qu’est-ce que cela va-t-il changer si je reste dans mon coin en étant fâchée avec quelqu’un ? Moi je sais ce que j’ai vécu et je n’oublierai pas ce qu’on m’a faite. Il y a heureusement une partie de la population qui raisonne, qui a compris ma démarche et qui me soutient. J’en suis vraiment reconnaissante.

Q : Seriez-vous désormais aux côtés de Bhadain pour lutter en faveur des victimes de la BAI ou votre soutien en sa faveur n’était que contextuel ?

C’est vraiment comique comment on peut tout mélanger. Roshi Bhadain est l’avocat des victimes et cela n’a rien à voir avec moi. Leur bataille est en cour. Moi j’y étais uniquement pour entendre les révélations qu’il avait promises. J’ai fortement apprécié la proposition du PTr d’instituer une commission d’enquête sur la BAI s’il revient au pouvoir. Roshi Bhadain pourra alors y déposer.

 

Q : Une éventuelle adhésion au Reform Party, peut-être…

Il faut cesser de faire des spéculations ! J’ai expliqué pourquoi j’y étais. Je suis une maman et je ne suis pas dans la politique. Je n’ai aucun intérêt à faire de la politique. Ma bataille, c’est la BAI.

 

Q : Une des mesures annoncées par le PTr, c’est le remboursement des victimes du SCBG. Vous en réjouissez-vous ?

Ma sœur était présente au meeting du PTr. I was there in spirit. Je ne peux que saluer cette décision.

 

Q : Showkutally Soodhun vous a lancé un défi de publier une copie du chèque que le MSM a supposément encaissé. Le feriez-vous ?

Pourriez-vous lui dire que j’ai été bien élevée et que je ne réponds pas aux personnes violentes. Il avait dit, lors d’un meeting à Plaine Verte, qu’il cracherait au visage de mon père et qu’il le frapperait. Alors excusez-moi, je ne m’intéresse pas à ce genre de personne.

 

Q : What next, Laina Rawat ?

J’espère que les vérités sortent, que les gens cherchent des réponses pendant la campagne électorale et que Roshi Bhadain dévoile tout ce qu’il sait. Tout le monde parle de la BAI, mais personne ne parle de la Bramer Bank dont la licence avait été révoquée au beau milieu de la nuit. En tant que ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo aurait dû anticiper les conséquences. Il doit des réponses à la population, aux victimes et aux ex-employés.