Landscope Mauritius : Les employés protestent contre leurs conditions de travail

Alors que Landscope Mauritius diversifie ses activités, les employés, eux, protestent contre leurs conditions de travail. Il règne ainsi un sentiment de frustration et de colère parmi ces derniers, qui souffrent en silence. Et depuis belle lurette, la direction de cette compagnie s’est isolée dans sa tour d’ivoire face à ses employés.

Rien ne va plus chez Landscope Mauritius. On se rappellera que cette entité bouffie avait absorbé six autres compagnies en 2016, notamment State Land Development Co. Ltd, State Property Development Co. Ltd, Business Parks Property Mauritius Ltd, Belle-Mare Tourist Village Ltd, Val Development Ltd et Les Pailles Conference Centre Ltd.

Les employés dénoncent toutefois les injustices auxquelles ils font face au sein de Landscope Mauritius. Aucune révision salariale depuis 2016, recours démesurés au comité disciplinaire, surveillance à outrance des employés (dont à travers l’installation des caméras de surveillance dans leur salle à manger), la porte de sortie indiquée facilement aux responsables des ressources humaines qui ne seraient pas dans les petits papiers de la direction… Autant d’éléments qui suscitent un profond malaise, voire de dégoût, parmi les employés.

Selon les renseignements que nous avons obtenus, un des points noirs entre la direction et les employés concerne la non-révision des salaires depuis 2016. Il nous revient qu’à chaque exercice de révision salariale par le ‘Pay Research Bureau’ (PRB), un consultant financier du privé faisait des recommandations en parallèle. Or, depuis 2016 à ce jour, les employés sont toujours en attente pour la révision de leurs salaires. Un nouveau plan de pension, nommément « Defined Contribution », avait été proposé aux employés toujours en 2016, mais la grande majorité des employés n’étaient pas d’accord avec ce plan, qui selon eux, ne serait pas du tout en leur avantage, puisqu’il consistait à investir dans des secteurs d’activités avant d’en récolter par la suite des bénéfices. « Ki ti pou arrivé si bane business la pas profitable ? Nou perdant », arguent les employés.

Ils déplorent aussi l’investissement majeur dans la rénovation des bureaux. Certains disent ne pas comprendre cette attitude de la direction d’investir massivement « dans faire joli » alors que les employés doivent faire face à la cherté de la vie, dont toutes ces augmentations insoutenables sur les prix des produits de première nécessité.

En ce qui concerne les exercices de promotion, il y aurait également un mécontentement et une frustration parmi les employés. Il y avait, dans un passé pas trop lointain, une annonce en interne pour le poste de ‘Chief Operations Officer’ (COO). L’heureux titulaire de ce poste serait un ancien ‘Finance Manager’ qui toutefois n’aurait pas le temps de service requis au sein de la compagnie pour occuper ce poste. Le comble : son remplaçant au poste de ‘Finance Manager’ est une personne hiérarchiquement inapte pour ce poste. Il y aurait aussi le cas de cette personne qui ne possèderait pas les qualifications requises mais qui aurait eu droit à deux promotions en un an. Les employés expriment aussi leur étonnement sur le fait la compagnie n’a pas de responsable des ressources humaines à long terme. 

Autre information troublante : un employé aurait été obligé d’avoir un deuxième avis médical malgré que ses congés de maladie eussent été autorisés par un médecin de l’hôpital. Après qu’il avait refusé d’obtempérer, l’employé en question avait été déféré devant un comité disciplinaire et il a dû signer une lettre d’avertissement.

Le projet Iremia : un miroir aux alouettes ?

Par ailleurs, bon nombre de personnes en dehors de Landscope Mauritius s’interrogent sur la façon dont des terrains à Côte d’Or pour le projet de morcellement Iremia ont été vendus.

Ainsi, plusieurs personnes, après avoir visité le site à Côte d’Or, ont voulu sauter sur l’occasion et acheter un terrain. Ils ont bien eu un rendez-vous. Mais grande fut leur surprise, pour ne pas dire leur déconvenue, d’apprendre que les portions de terrain n’étaient plus disponibles. D’autres se sont même rendus à Ebène au siège de Landscope Mauritius pour effectuer le paiement après un accord verbal entre l’acquéreur potentiel et l’officier responsable de la vente des terrains. Cependant, bon nombre d’acheteurs ont dû essuyer un refus lorsqu’ils ont voulu payer pour le terrain.

La question qui se pose est la suivante : pourquoi joue-t-on de cette façon avec les acheteurs ? S’agirait-il de spéculation immobilière ?

Selon ce qui se chuchote, les terrains auraient déjà été réservés par certaines personnes « proches » de la direction. En réservant ces terrains, ces personnes ne paient que 10 % de la valeur totale du terrain. Ils attenderaient que la valeur du terrain augmente avant de les revendre aux acquéreurs potentiels à un prix supérieur à celui fixé initialement par Landscope Mauritius.

ASH