L’arrestation d’Akil Bissessur mise à nu

Motion pour rayer les charges contre lui

Akil Bissessur, par le biais de son avocat, Sanjeev Teeluckdharry, a presenté une motion en Cour de Bambous ce 17 novembre pour que les charges pesant sur lui suivant son arrestation le 19 août soient rayées. Dans sa motion, l’avocat est revenu sur des agissements troublants de la ‘Special Striking Team’ lors de son arrestation le 19 août.

Akil Bissessur, ainsi que sa compagne, Doomila Moheeputh, avaient été arrêtés chez cette dernière à Palma le 19 août. Pour Akil Bissessur, la cour doit rayer les charges pesant sur lui pour plusieurs raisons. Selon lui dans sa motion, la ‘Special Striking Team’ (SST) avait été mis sur pied 18 jours avant son arrestation, avec un ‘hit list’ où il figurait en tête. Cette unité a agi de façon illégale et arbitraire, en violation des droits fondamentaux d’un prévenu, pour effectuer une arrestation qui était « politically motivated », vu qu’il était un « outspoken critic » du régime. Pour soutenir cette allégation, il a fait référence à une déclaration du Premier ministre à l’effet qu’Akil Bissessur était sur son « radar » depuis un certain temps.

Selon lui, il n’y a aucune preuve pour soutenir cette accusation provisoire de trafic de drogue. Le rapport du ‘Forensic Science Laboratory’ (FSL), en date du 5 septembre, a fait état que ni son ADN, ni celui de sa compagne, n’ont été décelés sur les sachets de drogue saisis. Pour l’avocat, il est clair que la police se sert de cette accusation comme un « colourable device » pour ternir sa réputation sur le plan professionnel et social. Il fait aussi ressortir que trois accusations provisoires contre lui, datant de mars 2021, ont été déjà rayées par les tribunaux.

Les agissements troublants de la SST

Dans sa motion, Akil Bissessur a aussi mis en lumière certains agissements troublants de la SST. Il affirme que lui et sa compagne avaient été séquestrés dans une pièce alors que la perquisition se déroulait dans le reste de la maison. Le rapport du FSL fait état que des traces de ‘female DNA’ avait été retrouvées sur les sachets de drogue mais qu’il ne s’agit pas de Doomila Moheeputh. Or selon Akil Bissessur, la seule personne de sexe féminin qui avait participé à cette perquisition était la WPC Jamac Foolchand. Or, la police n’a jamais ordonné au FSC d’effectuer un test ADN pour déterminer s’il s’agissait de son ADN sur les sachets de drogue.

Le 21 août, l’inspecteur Ramlugun avait expliqué au magistrat du ‘Bail & Remand Court’ (BRC) que d’autres suspects allaient être arrêtés dans cette affaire, qui impliquait un vaste réseau, ce qui avait effectivement conduit le magistrat à n’accorder aucune liberté conditionnelle au prévenu. Mais valeur du jour, il n’y a eu aucune autre arrestation ou interrogatoire dans cette affaire. Pour Akil Bissessur, cet officier de police a menti en cour sous serment.

Selon lui, un officier, S, aurait demandé à Akil Bissessur, menaces à l’appui, de lui remettre le dossier Rigg Needroo, un de ses clients, alors qu’on l’avait emmené dans son appartement à Sodnac. Rigg Needroo est un internaute qui est actuellement poursuivi en cour intermédiaire pour un ‘post’ sur Facebook, en violation de l’ICT Act, suite à une plainte de Kobita Jugnauth, l’épouse du Premier ministre. Or, selon Akil Bissessur, il aurait entendu le patron de la SST, présent sur place, qui disait au téléphone, « Atan Madame, nou pou gagn dossier la ». On notera dans cette affaire que la défense compte prochainement appeler à la barre nul autre que Sherry Singh.