Late-night shopping dans certains endroits désignés à Port-Louis : La municipalité de Port-Louis appelée à revoir sa copie

  • Zéro client en raison du manque de sécurité et l’indisponibilité du transport 

La municipalité de Port-Louis avait pris la décision d’autoriser les marchands ambulants ayant le permis requis d’opérer dans certains endroits clés de la capitale, notamment au Ruisseau du Pouce, à la place Immigration et à la rue Ingénieur, jusqu’à 23 h, du 15 jusqu’au 31 décembre. Une décision qui relève plus d’un coup d’épée dans l’eau. Car les marchands ne peuvent guère y opérer à la nuit tombée pour plusieurs raisons…

Si les autorités se sont voulues rassurantes en affirmant que toutes les dispositions ont été prises pour que  cela soit un succès, les marchands font entendre un autre son de cloche en expliquant que rien n’a été prévu concernant la sécurité des marchands et de leurs clients. En outre, rien n’a été prévu en ce qui concerne le transport en commun.

Selon une récente déclaration du lord maire, Mahfooz Moussa Cadersaib, des dispositions ont déjà été prises afin de faciliter les choses pour les marchands et les membres du public mais les dires des marchands révèlent toute une autre tournure.

Nous sommes allés à l’Immigration Square et au Ruisseau du Pouce. Les marchands ambulants qui opèrent dans ces endroits font face à des inconvénients les empêchant de travailler jusqu’à 23 h, comme annoncé par le Lord-maire.  En effet, ces derniers déplorent principalement l’insécurité à laquelle ils font face, de même que les membres du public. En outre, les autorités concernées n’ont pas pris les dispositions relatives au transport en commun.

Nasreen, une marchande au Ruisseau du Pouce, nous explique : « Ena zour nou per pou travay. Pena sekirité du tout. » Zoya, une autre marchande, nous confie que le soir est très dangereux pour eux de travailler à cet endroit. Les toxicomanes, et d‘autres personnes à l’air louche, rôdent dans les parages. Parfois, sous l’influence de l’alcool, ils cherchent la bagarre avec les marchands ambulants. Commentant un de ces incidents, zoya a aussi confié que les policiers sont venus mais n’ont rien fait. L’éclairage est aussi un problème. « Ene sel la limiere pou dix marsans ! Ou trouve sa faisable ou ? », assène notre interlocutrice. Aroulen, un autre marchand, soutient les propos de Zoya. Il ajoute, par ailleurs, « 9 h asoir, person pa pou vini ».

Maryam ne sait pas trop si les marchands pourront effectivement gagner leur vie pour le late-night shopping de décembre. Pour elle, pas question de travailler en l’absence des dispositions sécuritaires.

Une certaine consternation à la foire de l’Immigration Square indique le même problème, qui concerne des dizaines de colporteurs. Manoul, un marchand qui travaille là-bas, soutient qu’avec la situation actuelle, il est impossible d’opérer à des heures avancées. « Dimoune pas vini après 5h », deplore-t-il, en ajoutant que « Nous ava gueter plus divan kuma sa pou derouler. »

 Sécurité : Hydar Rahman compte solliciter les autorités

Le président de la Street Vendors’ Association, Hydar Rahman, nous indique que c’est à travers Sunday Times qu’il prend connaissance des conditions difficiles auxquelles les marchands font face. Il compte solliciter les autorités pour que la police effectue des patrouilles régulières à ces endroits.

Par ailleurs, suite à une décision du cabinet, il est prévu qu’une foire commerciale soit organisée à l’Emmanuel Anquetil Building du 20 au 31 décembre pour indemniser les commerçants pour la perte d’activité qu’ils rencontrent suite aux travaux sur Victoria Square.

Une décision qui laisse toutefois les marchands sur leur faim, vu l’espace restreint qui ne pourra accommoder tout le monde. Ils disent cependant attendre plus de détails avant de se prononcer.