Le directeur de l’AIBH intercepté à l’aéroport alors qu’il tentait de fuir

Alors qu’il avait promis de rembourser les étudiants floués…

Le directeur de l’Aura Institute of Business and Hospitality,  Parvinder Singh, n’a pas fini de faire parler de lui. En effet, dans nos dernières éditions, nous avions dénoncé les maldonnes de ce dernier à l’égard des étudiants népalais venus faire leurs études dans son institut. Le 12 mai dernier, Parvinder Singh avait promis un remboursement de 50 % aux étudiants. Ces derniers, représentés par leur avocat, Krisna Sawoo, étaient sur la même longueur d’onde que le directeur.

Cependant, Parvinder Singh a voulu jouer au plus malin. En effet, le 17 mai, ce dernier a tenté de quitter le pays en catimini. Il pensait pouvoir fuir les autorités malgré un ‘Objection to Departure’ émis contre lui. Il a été intercepté à l’aéroport SSR alors qu’il s’apprêtait à se rendre au Canada sur un vol d’Air Mauritius. Parvinder Singh devait atterrir à Toronto en transitant par l’aéroport de Heathrow à Londres. Les officiers du comptoir de l’immigration à l’aéroport SSR vont toutefois le détenir et mettre fin à ses rêves d’escapade.

Parvinder Singh reconnaît maintenant qu’il ne pourra pas rembourser les étudiants en temps et lieu. Il a été longuement interrogé par les enquêteurs du CCID le matin du vendredi 18 mai. Il a dû par la suite comparaître devant la cour de Rose-Hill.

L’ex-manager et Programme Coordinator de l’institut, Raj Maheshwar, qui avait soutenu les étudiants dans leurs démarches, avance que cette affaire a pris une toute autre tournure avec ce nouveau développement et annonce que désormais, des mesures directes seront prises contre l’institut. Joint au téléphone, il nous dit qu’il ne s’attendait pas à ce que le directeur prenne la fuite. « Mo pas ti penser li pou sover, mais au final line fer li ek lapolis ine aret li. Aster mo esperer ki bane mesure pou pran. Bizin ferme lekol la parski finn arive ler aster. » De son côté, l’homme de loi Krisna Sawoo affiche la satisfaction, « Ce n’est qu’un début ek la la situation finn evoluer, ine aret li ek nu esperer ki bane etudiants la gagn zor largent et que justice soit faite », nous dira-t-il.

Pour rappel, c’est par l’intermédiaire d’un faux recruteur en Inde que ces étudiants sont arrivés à Maurice. Ils ont dû débourser la somme de $ 5 000 pour retenir une place à l’institut. Parvinder Singh les aurait promis plusieurs choses, telles que piscine, facilités de restauration et logement. Hélas, des promesses qu’il n’a pu honorer, ou carrément des mensonges éhontées pour attirer les étudiants.  Mécontents, les étudiants népalais avaient saisi la justice pour être remboursés. Dans un premier temps, le directeur était d’accord pour les rembourser, mais dans la nuit du 17 mai, il devait changer d’idée et essayer de prendre la fuite.

Les ‘whereabouts’ de Parvinder Singh

Parvinder Singh devait comparaître devant le Bail & Remand Court (BRC) hier, samedi 19 mai, hélas il ne s’est pas présenté. Raj Maheshwar et les étudiants ont attendu pendant des heures mais ils sont restés sur leur faim. Selon le travailleur social Raj Madhewoo, Parvinder Singh s’est premièrement présenté devant la cour de district à Rose-Hill vendredi sous escorte policière. Il n’aurait toutefois pas comparu devant le magistrat. Les forces de l’ordre avaient indiqué qu’il sera traduit devant le BRC samedi. C’est l’incompréhension la plus totale qui régnait chez les étudiants hier à la New Courthouse à Port-Louis. Actuellement, l’institut, situé à Ébène, a fermé ses portes jusqu’à nouvel ordre.