Le drame de GRSE

La police protégera-t-elle ses confrères au détriment du skipper ?

C’est ce que craint Louis Hayward Marie, le skipper en question. Interrogé sur son état d’esprit après ce drame, il a exprimé beaucoup de regrets sur ce qui s’est passé et affirme que c’est la première fois de sa carrière qu’il a été témoin d’une telle tragédie. Mais ce qui inquiète le plus le skipper, ce sont les déclarations des rescapés. En effet, il ne comprend pas comment certains  policiers concernés dans cet accident puissent venir affirmer que le skipper avait provoqué l’accident en faisant un virage abrupt. Or, Hayward Marie affirme qu’en mer il est impossible de faire des virages secs, surtout avec un moteur de 15 chevaux. Il maintient également que la vitesse du bateau, au moment de l’accident, était d’environ 5 à 10 nœuds.

Le skipper a peur pour l’orientation de l’enquête.

Quand la police enquête sur des confrères policiers, y aura-t-il de la transparence? Une question qui taraude l’esprit de Louis Hayward Marie. Il craint que l’enquête, elle-même, soit orientée de façon à rejeter tous les torts sur lui. Il fait ressortir que des rescapés affirment toujours qu’il n’y avait pas de gilets de sauvetage à bord, alors que le contraire a été prouvé quand le bateau avait été ramené à terre. Le skipper rappelle aussi qu’il n’y avait aucune grosse vague à cet endroit. Ils étaient, selon lui, à deux minutes de regagner les rives. Il faut noter également que Louis Hayward Marie ne blâme pas les policiers qui étaient à bord. Il déclare, toutefois, que ses passagers policiers étaient tellement contents d’avoir passé une bonne journée et qu’ils regagnaient la terre ferme, qu’ils exprimaient leurs joies en se tenant debout, battant la ravanne et criant de joie. Malheureusement, ils ont en même temps débalancé l’embarcation qui n’a pu résister au poids qui débordait sur un seul côté.

De plus, le skipper affirme que ses passagers avaient refusé de porter les gilets, affirmant même qu’avant de prendre la mer, un officier des gardes cotes leur avait conseillé de porter leurs gilets, ce qu’ils n’avaient pas fait. Il demande tout simplement que ces passagers policiers assument leurs responsabilités et n’entravent pas le cours de l’enquête.

La police rassure

Interrogé sur ces craintes du skipper, le responsable de communication de la force policière, l’inspecteur Coothen a donné la garantie que l’enquête sera menée en toute impartialité. Il a déclaré que le skipper n’a aucun soucià se faire et qu’il ne faut pas, à ce stade, spéculer sur le déroulement de l’enquête. Le responsable du Press Office a dit qu’il faut  tirer des leçons de ce drame. Il sera question, selon lui, de revoir certaines clauses de notre loi, surtout concernant le port de gilets en mer. Si actuellement la loi oblige un bateau de plaisance à procurer à ses occupants des gilets de sauvetage, il n’y a aucune loi qui les oblige à les porter. Une lacune qu’il faut corriger, suite à l’accident de GRSE. De même, il pense que de nouvelles réglementations seront nécessaires concernant l’âge minimum requis pour embarquer sur des bateaux de plaisance. L’inspecteur Coothen a affirmé que chacun doit prendre ses responsabilités dans cette affaire, qu’il soit policier ou non. Dans tous les cas de figure, il maintient que l’enquête sera menée sans aucune ingérence extérieure et que le dossier, une fois prêt, sera envoyé au parquet pour la suite. L’inspecteur Coothen a tenu à donner la garantie au skipper qu’il n’a aucune raison de craindre d’une quelconque manipulation de l’enquête.