Pointe-des-Lascars et Panchavati

Pointe-des-Lascars et Panchavati sont assez mal connus des Mauriciens. La localité de Pointe-des-Lascars se situe dans le nord du pays, plus précisément dans le village de Rivière-du-Rempart. Il est ainsi nommé en mémoire des lascars (des matelots originaires de l’Inde embarqués sur des vaisseaux français naviguant dans l’océan Indien), qui auraient les premiers posé le pied sur cette partie de l’île durant l’ère coloniale. Cette localité se vante aujourd’hui désormais d’avoir un ‘parc spirituel’, un hôtel cinq étoiles et un ‘waterfront’ « abandonné ». Quant au lieudit Panchavati, anciennement connu comme Antoinette, il est bien plus mal loti que Pointe-des Lascars et semble être figé dans le temps. Cet endroit semble être coupé de toute velléité de développement, vu l’état d’abandon dans lequel il se trouve.

Pointe-des-Lascars : « Notre ‘waterfront’ peut faire la différence ! » 

Le ‘Spiritual Park’: un havre de paix

La localité de Pointe-des-Lascars abrite un parc spirituel où l’on peut respirer le calme, la tranquillité et la paix. Le parc s’est transformé au fil des années en un lieu de pèlerinage important pour les hindous du pays. Ainsi, plusieurs milliers de dévots convergent vers ce lieu sacré chaque premier dimanche du mois pour assister à des cérémonies de prières.

Terrain de foot : « Éclairez le terrain SVP ! »

Les jeunes de la localité lancent un pressant appel aux autorités pour installer des lampadaires sur le terrain de foot de la localité. Ils affirment que la plupart des footballeurs de cette région travaillent le jour et n’arrivent pas à s’entraîner le soir en raison du manque d’éclairage.

Le waterfront de Pointe-des-Lascars : relégué aux oubliettes !

Cette localité au nord du pays comporte aussi un ‘waterfront’ dans le jargon mauricien. Selon les dires des habitants, plusieurs politiciens avaient promis de développer ce front de mer pour accueillir les touristes dans leur localité et en outre, cela aiderait les habitants de l’endroit à obtenir un emploi. Hélas, ils ont le sentiment d’avoir été bernés par les politiciens !

Un centre pour les PME ou pour les toxicomanes ?

Construit en 2003 sous le gouvernement MMM/MSM, ce bâtiment était destiné aux entrepreneurs afin qu’ils exposent et fassent écouler des produits artisanaux, entre autres. Mais plus d’une décennie après, le centre semble être dans un état d’abandon. Selon les dires des habitants, ce lieu servirait comme lieu de rencontre pour les couples d’amoureux dans le courant de la journée et comme « baz » pour les drogués le soir. Comme quoi, les toxicomanes sont bien gâtés avec un tel centre pour faire écouler leurs marchandises ! À bon entendeur, salut !

Anju et Dhiraj : « Les noix de cocos, c’est notre affaire ! »

Anju et Dhiraj sont non seulement mari et femme mais travaillent aussi ensemble. Ce couple, des habitants de Pointe-des-Lascars, s’est lancé dans la vente des noix de cocos et de lait de coco. « Nous avons deux enfants à élever et une famille à nourrir. Moi et ma femme avons décidé de lancer ce commerce afin de gagner notre  vie », explique Deepak. D’ailleurs, pour attirer la clientèle, il vend une noix de coco à Rs 25. Un couple qui n’hésite pas à se retrousser les manches : un exemple pour la jeune génération.

Panchavati : l’enfant pauvre du district de Rivière-du-Rempart

La petite localité de Panchavati est considérée comme étant l’enfant pauvre du district de Rivière-du-Rempart. Véritable poche de pauvreté, nombreux sont ses habitants qui y vivent dans des conditions précaires.

En parcourant les rues de ce quartier, on peut constater son état d’abandon et la misère prévalente. Des déchets s’entassent ici et là, plusieurs chiens errants traînent dans les rues, des bicoques en feuilles de tôle et de planches… Sur un terrain presque en friche, plusieurs familles vivent entassées.

Ishwaree Gobin, mariée et mère de deux enfants, nous raconte son calvaire. «Mo reste dans ene lakaz en tole. Kan lapli tombé, mo lilit ek tou mo bane zafer trempé. Mone fer demars avec NEF pou gagne ene lakaz béton mais ziska l’heure mo enkor pe attane », s’insurge cette mère de famille. Elle déplore aussi le manque d’activités et de loisirs pour les enfants et les jeunes, de même que les femmes au foyer. En sus de cela, elle parle d’un système de transport irrégulier et capricieux.

Plus loin, nous rencontrons Rajkumaree Loyan, qui elle aussi vit dans une maison délabrée, dépourvue de plusieurs aménités. Cette mère de trois enfants affirme que les autorités locales, de même que le gouvernement, ne se soucient guère de leur sort. « Plisieurs fois mone ale tappe la porte ministre, deputés ek NEF pou aide nou gagne bon lakaz, mais nou banne appels pe ale couma dire dans zorey bane sourds », fustige-t-elle. Elle adresse un appel au Premier ministre lui-même de trouver une solution à leurs problèmes.

Dev Seedoyal, un retraité de 85 ans, vit dans des conditions quasiment inhumaines. Abandonné par ses enfants, cet octogénaire qui souffre de plusieurs complications de santé, s’est emmuré dans la solitude. « Personne pa vine guette moi. Ena jour, voizin sagrin moi, donne moi un peu mangé. Mais ena jour bizin ale dormi ventre vide », témoigne ce retraité.

Le centre communautaire de Panchavati

Ce centre a été mis à la disposition des habitants pour la tenue des réunions et pour diverses activités. Des tournois de domino, de carrom et de pétanque sont organisés régulièrement. Ce centre offre aussi un accès Internet et le Wifi gratuit aux habitants.

Ashish Rao Appadu : « Plusieurs développements à venir »

Ashish Rao Appadu, conseiller et chairman du Welfare Commitee au Conseil de district de Rivière-du-Rempart, soutient que les habitants de Panchavati et de Pointe-des-Lascars sont gentils et sympathiques. Ce dernier prévoit plusieurs développements et d’améliorations pour ces deux localités. « Nous prévoyons l’aménagement d’un arrêt d’autobus, l’installation de lampadaires et le rehaussement des infrastructures existantes à Panchavati. Les anciens tuyaux de la CWA sont en train d’être remplacés », précise-t-il.

En ce qu’il s’agit du village de Pointe-des-Lascars, Ashish Appadu confie que le Conseil de district compte venir de l’avant avec plusieurs projets : le réaménagement du front de mer de cette localité ; le rehaussement du terrain de foot et de volley de la région ; l’installation des lampadaires sur le terrain de foot, et la construction d’un terrain de foot, entre autres. Espérons que ces paroles seront suivies d’action…