Le jour de notre mort

Le jour où nous mourrons,

Nous n’aurons plus d’identité.

Les gens diront seulement :

« Le corps est arrivé. »

On aura lavé le corps,

On aura fait les démarches pour le cimetière.

On pourra encore voir le visage,

Et on demandera : « À quelle heure lève-t-on le corps ? »

Quand tout sera prêt,

Il faudra lever le corps.

Alors, les gens pleureront.

Mais une fois le corps parti,

Ils parleront d’actualité et de politique.

Au cimetière :

On prendra des précautions avec le corps,

On dira de ne pas laisser la terre tomber directement dessus.

On mettra des tapis, des feuilles,

Pour éviter que la terre le touche.

Cinq minutes plus tard,

On jettera quand même la terre pour le couvrir.

Et après avoir quitté le corps là-bas,

Les gens oublieront,

Et recommenceront à plaisanter et rire.

Pauvre être et pauvre corps. 

Tu n’as plus de nom, plus d’identité.

Reshad Rumzan