Le mystère de la ‘variant of interest’ : Dr. Gujadhur : « Depuis le 13 mars, il y avait une nouvelle variante à Maurice mais le gouvernement n’avait rien dévoilé »

Tout avait commencé par une question du député Farhad Aumeer. Le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, a fini par dévoiler ce mardi 18 mai au Parlement que des variantes du coronavirus ont été détectées en quarantaine. Parmi, une ‘variant of interest’, dont on ne sait pas trop depuis quand elle circule parmi la population, ni d’où elle sort.

135 échantillons avaient été envoyés au Francis Crick Institute à Londres et au National Institute of Communicable Diseases (NICD) en Afrique du Sud.

Parmi, onze variantes du coronavirus (9 variantes sud-africaines et 2 anglaises) ont été détectées, parmi des personnes venant de l’étranger. 122 échantillons contiendraient une autre variante, appelée ‘variant of interest’ (B 1.1.318), qui serait issue uniquement parmi les cas locaux de covid-19 de la deuxième vague de la pandémie à Maurice.

Selon l’ancien directeur des services de santé, le Dr. Gujadhur, le taux de prévalence de la ‘variant of interest’ est à peu près à 90 %, vu sa présence dans 122 échantillons sur 135. Il explique que des recherches sont en cours, pour voir quelle direction cette variante prendra : elle peut rester une variante dite ‘normale’ ou une variante qui peut être plus contagieuse et mortelle.

Ce qu’il faut retenir, selon Dr. Gujadhur, c’est que cette variante est présente dans des échantillons qui avaient été prélevés très tôt, soit depuis mars. Il explique ainsi que le 13 mars 2021, 40 échantillons avaient été envoyés au NICD de l’Afrique du Sud à des fins d’analyses. Parmi, il y a eu 33 échantillons qui contenaient cette variante locale.

Le Dr. Gujadhursort de ses gonds : « En d’autres mots, depuis le 13 mars, il y avait une nouvelle variante qui circulait à Maurice mais le gouvernement n’avait rien dévoilé. Il a fallu la pression parlementaire pour que le ministre Jagutpal vienne avec les faits. »

Il s’interroge sur le premier cas qui avait été recensé le 5 mars. L’échantillon avait été envoyé le 13 mars. Contenait-il la ‘variant of interest’ ? L’ancien directeur des services de santé évoque la possibilité que cette variante circulait depuis le 5 mars, soit depuis le jour où le premier cas de la 2e vague avait été enregistré. « D’où sort donc cette variante ? Cela doit venir de l’extérieur car Maurice n’avait aucun cas avant cette date », fait-il ressortir.

Apparemment, il y aurait eu des personnes positives qui sont entrées au pays, en passant par la quarantaine, puis qui ont rejoint la communauté. « There has been a breach in the control measures of the quarantine », estime le Dr. Gujadhur. Ce dernier pense qu’il y a peut-être eu des patients positifs, mais asymptomatiques, qui ont rejoint la communauté, où ils ont transmis la variante.

Hors-texte

Le danger des variantes sud-africaine et anglaise

Les deux variantes, la sud-africaine et l’anglaise, posent-elles un danger ? Le Dr. Gujadhur n’écarte pas la possibilité d’une contamination par ces deux variantes, connues pour être plus contagieuses et mortelles. « C’est vraiment dangereux. Une erreur peut se produire en quarantaine et un des employés du service de quarantaine peut être contaminé. Il pourra alors transmettre ces variantes en dehors », ajoute l’ancien directeur des services de santé.