Le pays commotionné

Le pays a été secoué ces derniers jours par des émeutes sporadiques survenus dans plusieurs localités de l’île, dans le sillage des hausses des prix de plusieurs produits. Retour sur ces évènements qui témoignent d’un profond malaise social qui règne actuellement dans le pays.

C’est à Camp-Levieux, une localité dans les faubourgs de Rose-Hill, que tout a commencé. Après qu’il avait été annoncé que les prix des carburants allaient encore augmenter, des habitants de Camp-Levieux ont laissé éclater leur colère ce 20 avril.  Munis de pancartes où l’on pouvait lire le désormais célèbre « Gopia », plusieurs personnes ont laisse éclater leur colère. La police et la ‘Special Supporting Unit’ (SSU) ont dû intervenir et il y a eu jet de pierres en direction des forces de l’ordre.  

C’est toutefois le vendredi 22 avril que les choses vont prendre une autre tournure. Vers les 15 h, Darren ‘Activiste’, qui s’était rendu au poste de police de Camp-Levieux pour consigner une déposition, devait se faire arrêter. Il sera brutalement empoigné par les policiers. Cette arrestation sera prise en images, qui deviendront vites virales sur les réseaux sociaux. Devant la foule en colère, darren avait alors été emmené au poste de police de Rose-Hill, puis aux Casernes centrales.

Toutefois, des groupes de manifestants se formaient sporadiquement dans tout Camp-Levieux. Les manifestants  scandaient « Larg Darren ». Des pneus avaient été enflammés un peu partout pour barrer les routes. Vers les 19 h, plusieurs individus se sont mis à lancer des projectiles en direction du poste de police, dont des pierres, des canettes de bières et apparemment, des cocktails Molotov.

La SSU devait faire une arrivée en force. Ses éléments ont dû former un cordon autour du poste de police. Du gaz lacrymogène a ensuite été utilisé pour essayer de disperser les manifestants. Plus tard dans la soirée, des éléments de la ‘Special Mobile Force’ (SMF) devaient aussi faire une entrée en force. Des véhicules blindés, ainsi que des ‘roadblocks’, ont été placés dans des points névralgiques.

Darren avait alors été emmené aux Casernes centrales à Port-Louis. Un peu avant minuit, devant l’entrée principale des Casernes centrales, plusieurs personnes s’étaient attroupées. Ces derniers  réclamaient une fois de plus la libération de Darren.

Les membres de la SSU devaient alors barricader l’entrée. Ils ont dû faire usage de gaz lacrymogène afin de disperser la foule, avant de charger les manifestants à la matraque. Les manifestants devaient pour leur part riposter par des projectiles. L’émeute devait déborder jusqu’à l’immeuble LIC à la rue John Kennedy. Les policiers se sont ensuite déployés dans la rue Edith Cavell.  

Tard dans la soirée du 22 avril, il y eu d’autres émeutes à Trou d’Eau Douce, au quartier Le Maho, dans l’Est de l’île. Des pneus avaient été incendiés, barrant des routes.

Samedi matin, c’est au tour de la Résidence Barkly de s’embraser. Une fois de plus, des manifestants vont lancer des projectiles sur le poste de police de cette localité et barrer la route avec des pneus enflammés. Le Metro Express a même dû cesser ses opérations. La police a dû faire usage de balles en caoutchouc, quoique selon certaines personnes, il s’agirait d’armes à feu. Un homme de 28 ans a apparamment été atteint au visage et a été transporte à l’hôpital.

Ceux qui empruntaient le ‘Trunk Road’ de Rose-Hill à Port-Louis nous confient qu’ils ont vu à hauteur de Cassis ou de Bell-Village, qu’il y avait des traces de désordre, notamment des matelas incendiés, des vitres des panneaux publicitaires qui avaient été saccagés et des panneaux de signalisation déracines et jetés par terre.